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Syrie : l'entente américano-russe

Katia Bitsch (avec AFP)16 septembre 2013

Russes et Américains ont élaboré à Genève, un plan en vue du démantèlement de l'arsenal chimique syrien. Un accord salué par les capitales européennes mais immédiatement rejeté par l'opposition syrienne.

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John Kerry et Serguei Lawrow à Genève
John Kerry et Serguei Lawrow à GenèveImage : Reuters

Après trois jours de tractations diplomatiques à Genève, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et le ministre russe des affaires étrangères, Serguei Lavrov, se sont entendus sur le nombre et le type d'armes chimiques pour lesquelles Damas doit fournir une liste précise d'ici une semaine. Les inspecteurs de l'Onu chargés du désarmement se rendront sur place fin novembre pour organiser la destruction des stocks d'ici mi-2014. L'accord américano-russe prévoit une résolution autorisant le recours à la force en cas de manquement aux engagements du régime syrien.

La signature de cet accord a été salué à la fois par Londres, Paris et Berlin qui y voient un «pas positif». La Chine par la voix de son ministre des Affaires étrangères, M. Wang Yi, estime que cet accord «permet d'ouvrir des perspectives pour régler la question en Syrie par des moyens pacifiques».

L'opposition déçue

L'accord sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien a provoqué un soulagement à Damas
L'accord sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien a provoqué un soulagement à DamasImage : picture-alliance/dpa

En revanche, l'opposition syrienne qui reproche aux Russes et aux Américains de ne s'être pas intéressés aux "autres armes qui tuent les Syriens" a immédiatement rejeté cette initiative. A Istanbul, le chef militaire des rebelles, le général Selim Idris, a affirmé détenir des informations selon lesquelles le président Assad transférait depuis quelques jours des armes chimiques au Liban et en Irak. Selim Idris n'a pas caché sa frustration devant la direction prise par la communauté internationale sur le dossier syrien : «Nous sommes déçus et frustrés après avoir perdu espoir d'une aide de la communauté internationale».

Si cet accord russo-américain éloigne toute perspective de frappes militaires sur la Syrie, envisagées par les Etats-Unis et la France après l'attaque chimique du vingt-et-un août attribué au régime, Barack Obama a déclaré que les Etats-Unis restaient prêts à agir en cas d'échec de la diplomatie. Le Pentagone a annoncé pour sa part que le dispositif militaire mis en place par l'armée américaine près de la Syrie restait inchangé.

Le rapport de l'ONU
Le président français, François Hollande a reçu ce lundi matin les ministres américain et britannique des Affaires étrangères, John Kerry et William Hague. Il était question du projet de résolution de l'ONU sur la vérification des armes chimiques dont dispose la Syrie.
Par ailleurs, c’est aujourd'hui que les inspecteurs de l’ONU vont remettre au Conseil de sécurité leur rapport. Selon le Secrétaire général de l’ONU, Ban-ki-Moon, ce rapport n’a pas pour objet de désigner un coupable. Mais dans ce cas, pourquoi la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont-ils prêts à faire la guerre au président syrien Bachar Al Assad?
Fabrice Balanche, directeur du Groupe de Recherches et d'Etudes sur la Méditerranée et le Moyen-Orient à la Maison de l'Orient, Gremmo, basé en France répond à cette question. Il est au micro de Ramata SORE.

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