SPD: Wolfgang Clement claque la porte
25 novembre 2008Décidément, rien ne va plus au sein du SPD, le parti social-démocrate, membre de la coalition au pouvoir à Berlin. Après avoir échappé à une procédure d'exclusion du parti, Wolfgang Clement a finalement décidé de quitter le SPD. Ancien ministre de l'Economie du gouvernement Schröder, Wolfgang Clement est l'une des figures emblématiques des réformes de l'Agenda 2010 de l'ex-chancelier Gerhard Schröder. Son départ est une nouvelle illustration du désarroi des sociaux-démocrates à moins d'un an des élections générales.
Le cas Wolfgang Clement est en fait à relier à l'imbroglio électoral de février dernier dans la région de Hesse - région au cœur de l'Allemagne qui abrite Francfort, la capitale économique du pays. Andrea Ypsilanti est la chef de file régionale. Elle est favorable à l'abandon du nucléaire, et hostile à la construction de nouvelles centrales au charbon. L'abandon du nucléaire civil a certes été décidé sous le gouvernement Schröder qui a précédé la coalition dirigée actuellement par Angela Merkel. Mais cet abandon est de plus en plus controversé, non seulement du côté des conservateurs, mais également au sein même des sociaux-démocrates. Parmi ces détracteurs : Wolfgang Clement, qui critique ouvertement, à la veille des élections en Hesse, la politique énergétique de la candidate SPD. Il appelle même à ne pas voter pour Andrea Ypsilanti.
Wolfgang Clement dépasse alors les bornes, selon la commission du SPD de Rhénanie du Nord-Westphalie, région dont l'homme politique a longtemps été ministre-président. Une longue procédure d'exclusion du parti se met alors en branle, à laquelle l'ancien ministre échappe finalement : ce n'était pas plus tard qu'hier. Et puis patatras, surprise aujourd'hui : c'est Wolfgang Clement qui décide lui-même de quitter le parti.
Regardons à nouveau la situation en Hesse pour mieux comprendre la situation : Aucune majorité ne s'était détachée de ces élections du 24 février dernier, et Andrea Ypsilanti a essayé depuis à plusieurs reprises, sans succès, de former un gouvernement avec les Verts qui aurait été soutenu par la gauche radicale Die Linke - un parti qui réunit ex-communistes et déçus de la social-démocratie. Et c'est la que le bât blesse : Wolfgang Clement, de l'aile droite du parti, a dit et répété qu'aucune alliance n'était possible avec Die Linke. L'aile gauche du SPD est quant à elle ouverte à des alliances régionales avec la gauche radicale. Donc : problème, car on se trouve à moins d'un an des législatives en Allemagne, et cette question fondamentale de possibles alliances avec l'extrême-gauche n'est toujours pas réglée.