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Soudan: l'opposition appelle à manifester ce samedi

Georges Ibrahim Tounkara | Avec agences
29 octobre 2021

Les opposants au coup d'Etat militaire appellent à une nouvelle journée de mobilisation ce samedi. Ils attendent un million de personnes dans les rues.

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Manifestant soudanais à Khartoum, le 25 octobre 2021
Manifestant soudanais à Khartoum, le 25 octobre 2021Image : AFP/Getty Images

Malgré la répression qui a fait au moins huit morts et plus de 170 blessés, selon des sources hospitalières, les Soudanais hostiles au coup d'Etat militaire, étaient à nouveau dans la rue ce vendredi.

Des Soudanais déterminés à maintenir la pression sur le général Abdel Fattah al-Burhane et ses hommes. Une pression qui devrait être plus forte ce samedi, avec l'appel à manifester, des opposants au putsch, notamment des organisations de la société civile et des syndicats. Plus d'un million de personnes sont attendues dans les rues de Khatoum.

"Nous anticipons le 30, car le 30 octobre sera une grande manifestation qui verra la participation de millions de personnes. Nous voulons montrer aux militaires que nous n'abandonnerons pas le système civil et que nous soutenons ce pouvoir civil", affirme un manifestant.

"Nous sommes sortis pour demander à Abdel Fattah al-Burhane de se retirer et nous demandons un système civil. Nous ne voulons rien de lui, si ce n'est qu'il remette le pouvoir à un système civil, conformément à la constitution", ajoute une manifestante.

Les Soudanais entendent maintenir la pression sur les militaires
Les Soudanais entendent maintenir la pression sur les militairesImage : AFP

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La junte se justifie

Face aux différentes pressions, le général Burhane affirme, lui, que le Soudan "ne vit pas un coup d'Etat" mais "un redressement de la voie de la révolution".  Dans une adresse à la nation, il a justifié mardi, le coup de force, inovoquant le risque de "guerre civile" car "certains attaquaient l'armée et incitaient contre cette composante essentielle de la transition". Les autorité militaires ont cependant libéré le Premier ministre Abdallah Hamdok, le visage civil de la transition qui était en cours dans le pays.

Le général Abdel Fattah al-Burhane, l'homme qui a pris tout le pouvoir au Soudan
Le général Abdel Fattah al-Burhane, l'homme qui a pris tout le pouvoir au SoudanImage : Mahmoud Hjaj /AA/picture alliance

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Pressions internationales   

A la pression de la rue, s'ajoute celle de la diplomatie. L'Union africaine a suspendu le Soudan de toutes ses activités et la Banque mondiale a cessé son aide au pays.

Le président américain, Joe Biden, a lui aussi appelé à un retour des civils au pouvoir. Washington a même suspendu une partie de son aide et l'UE a menacé de suivre.

Quant au Conseil de sécurité de l'ONU, il a réclamé jeudi, le rétablissement d'un gouvernement de transition dirigé par des civils, dans un pays sorti il y a deux ans de 30 années de dictature.

Pour Farhan Haq, porte-parole adjoint du Secrétaire général de l'ONU, "le Secrétaire général appelle à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les responsables gouvernementaux qui continuent d'être détenus illégalement, leurs droits doivent être respectés et tous les arrangements et institutions de transition  doivent être rétablis. Le Secrétaire général appelle les militaires et les agences de sécurité à respecter le droit à la protestation pacifique et à s'abstenir de toute violence".

Le Premier ministre Abdallah Hamdok
Le Premier ministre Abdallah HamdokImage : Mohamed Khidir/XinHua/dpa/picture alliance

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La Russie n'a pas condamné ce coup de force. Pour Moscou, c'est ,"le résultat logique d'une politique ratée" accompagnée d'"une ingérence étrangère d'ampleur". 

Lundi,  Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'armée soudanaise, avait annoncé à la télévision nationale, la dissolution des autorités de transition, après l'arrestation de membres civils du gouvernement. 

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle