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Soudan : le coup d'Etat met un frein à l'aide internationale

27 octobre 2021

Nouvelle journée de manifestations au Soudan. Volker Perthes, l'envoyé spécial de l'Onu pour le pays s'est s'exprimé sur la situation sur place depuis le putsch.

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Sudan Putsch Protest Ausschreitungen
Image : AFP/Getty Images

Pour le troisième jour consécutif, des manifestants sont de nouveau sortis dans les rues à Khartoum, ce mercredi 27 octobre, pour protester contre le coup d'Etat mené par le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane. Arrêté au moment du putsch, le Premier ministre Abdallah Hamdok a été remis en liberté sans que ce geste apaise les tensions. Volker Perthes, l'envoyé spécial de l'Onu pour le Soudan, dans une interview accordée à la radio allemande Deutschlandfunk, est revenu sur l'évolution de la situation depuis le putsch.

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Situation toujours tendue

Dans les rues de Khartoum ce mercredi 27 octobre, des manifestations ont encore été organisées. La police et les forces de sécurité sont de nouveau sorties pour démanteler certains barrages routiers installés par les manifestants et pour procéder à des arrestations. La situation reste donc tendue alors que depuis mardi, l'opération ville morte voulue par les syndicats et les comités de résistance populaire semble être largement suivie comme en témoigne un habitant de Khartoum. "Les centres commerciaux, les banques, les institutions gouvernementales et les entreprises privées sont tous fermés. Il s'agit d'une grève générale et les gens se préparent pour la manifestation du 30 octobre", précise t-il. Les comités de résistance appellent à une marche samedi prochain. Les manifestants refusent le coup d'Etat et réclament la libération des personnes arrêtées.

Volker Perthes, l'envoyé spécial de l'Onu pour le Soudan.
Volker Perthes, l'envoyé spécial de l'Onu pour le Soudan.Image : picture-alliance/dpa/K.-D. Gabbert

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L'importance du dialogue 

Le Premier ministre Abdallah Hamdok a été ramené chez lui mardi (26.10)dans la soirée où il semble être assigné à résidence. Un signe, peut-être, que le général Abdel Fattah al-Burhane cherche à apaiser les tensions. Pour Volker Perthes, l'envoyé spécial de l'Onu pour le Soudan, il n'y a de toute manière pas d'autre alternative que le dialogue."Il est exact que le général Burhane a annoncé qu'il mettra en place un gouvernement civil et qu'il s'est engagé à poursuivre la transition politique vers la paix et la démocratie (…) Et pour cela un dialogue (...) est nécessaire. En tant qu'organisation des Nations unies, nous restons bien sûr à l'écoute et nous sommes également appelés à soutenir ou à faire démarrer ce dialogue", précise t-il.

" Un dialogue est nécessaire " Volker Perthes (ONU)

Lire aussi : Au Soudan, malgré le soutien de la rue, les civils chassés du pouvoir

Un pays dépendant 

Outre le dialogue, la question du soutien économique apporté au Soudan se pose également, alors que les partenaires du pays comme les Etats-Unis ou la Banque mondiale ont annoncé la suspension de leur aide. Selon Volker Perthes, "c'est une question très importante (...) car le Soudan est largement dépendant de l'aide internationale". Perthes précise par ailleurs que "plus de 50% de la population dépend de l'aide alimentaire ou d'une autre assistance".

Après des décennies d'isolement, le Soudan venait tout juste de retrouver sa place dans le concert des nations. Le putsch mené par l'armée met un coup d'arrêt à sa réintégration mais aussi à l'aide internationale.