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Sommet CEDEAO : la crise togolaise au centre

Noël Tadégnon
31 juillet 2018

Les Chefs d’Etat des pays membres de la CEDEAO et de la CEEAC sont réunis au Togo depuis le 30 juillet. Les Togolais attendent une feuille de route pour mettre fin aux tensions dans le pays à la fin de cette rencontre.

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ECOWAS-Gipfel in Abuja, Nigeria
Image : Präsidentschaftsbüro Kap Verde

 "Le danger est que si le peuple n’est pas satisfait, ça risque encore d’exploser" (Primus Guénou, politologue)

La grave crise politique que traverse le Togo dure depuis un an. Au quotidien, cela se traduit par des manifestations de la population. Dans plusieurs villes du pays, les Togolais descendent régulièrement dans la rue pour exiger des réformes politiques. Ils demandent aussi que le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbe, ne soit pas candidat à la présidentielle de 2020.

Togo Protest #Faure Must Go
Image : Getty Images/AFP/P. U. Ekpei

Face à la gravité de la situation, la CEDEAO s’est saisie du problème et a désigné deux médiateurs pour un dialogue entre le pouvoir et l’opposition:  les présidents de la Guinée et du Ghana, Alpha Condé et Nana Akufo-Addo.

Mais depuis 6 mois, les lignes n’ont pas bougé comme le regrette Jeanine Agounké. Elle coordonne un regroupement de 7 organisations de la société civile togolaise. "Les chefs d’État, c’est vrai, ils se sont rendus compte que le cas du Togo est difficile. Ils se sont saisis du dossier mais pour nous, les choses, n’ont pas avancé. Nous avons été très déçus."

C’est dans ce contexte que les chefs d’Etat de la CEDEAO réunis à Lomé vont soumettre des propositions de sortie de crise avec une feuille de route.

Selon plusieurs sources, c’est la première fois que la CEDEAO est confrontée à un problème constitutionnel de cette nature. Selon Primus Guénou, politologue togolais, "Le danger est que si le peuple n’est pas satisfait, ça risque encore d’exploser, parce que c’est le peuple qui est parti dans la rue pour dire qu’il veut un changement. Donc, le problème est très délicat."

Togo Protest #Faure Must Go
Image : Getty Images/AFP/P. U. Ekpei

Nécessité de poursuivre le dialogue

Il est impératif que le pouvoir et l’opposition continuent de dialoguer au Togo, insiste Jeanine Agounké. "Nous avons demandé aux facilitateurs d’être un peu plus clairs dans les décisions qu’ils prennent pour que le peuple sache exactement ce qu’ils sont en train de faire. Pour qu’il soit en mesure de juger que le dialogue qui se passe est vraiment un dialogue dont les résultats seront en sa faveur. Mais est-ce que le Togo, en tant que membre, va pouvoir adhérer aux décisions qui vont être prises par la communauté au sein de laquelle il se retrouve ? C’est toute la question que nous attendons".