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Scènes de guérilla urbaine à Paris

3 décembre 2018

La France fait face à un mouvement de contestation quasi-insurrectionnel. Le mouvement des gilets jaunes entre dans sa troisième semaine.

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Frankreich Gelbwesten-Protest in Paris
Image : Getty Images/AFP/G. van der Hassel

Rarement depuis mai 68 la France a enregistré un tel pic de violence lors de manifestations. Ce week-end, la contestation des gilets jaunes a dégénéré en émeutes à Paris, donnant parfois lieu à des images de guérilla urbaine sur les Champs-Elysées.

L'attribution de la responsabilité de ces débordements reste complexe, tant les profils des manifestants sont divers. Il y a des casseurs appartenant à des mouvances d'extrême gauche ou d'extrême droite, qui ont profité de la situation pour vandaliser des ouvrages urbains ou piller des magasins. Mais on trouve également parmi les manifestant qui ont cédé à la violence des personnes sans passé judiciaire et intégrées socialement .

Selon Luc Rouban du Centre de recherches politiques de Sciences Po, il y a "une conjonction de violences qui a certainement surpris les forces de l’ordre qui ne s'attendaient pas forcément à un pareil niveau. Si on veut sortir de la violence, il faut revenir aux institutions de la démocratie représentative."

C'est dans ce contexte que le gouvernement français cherche à trouver une sortie de crise. Le Premier ministre Édouard Philippe s'est entretenu lundi avec la maire de Paris et les chefs des principaux partis politiques. La prochaine étape consistera à rencontrer mardi des représentants des gilets jaunes. Pour Luc Rouban, le gouvernement n'a que deux choix. L'une est "d'ouvrir le dialogue social avec les syndicats et les partis politiques en les écoutant et en faisant des propositions très rapidement. La seconde solution est beaucoup plus politique et plus grave: il s'agit de la dissolution du parlement. Dans ce cas, les Français diront aux gilets jaunes : vous n'avez qu'à vous organiser en mouvement, présenter des candidats et les Français décideront."

Face à la mobilisation des gilets jaunes, l'intransigeance du gouvernement, qui refuse pour l'instant de revenir sur la hausse des taxes sur le diesel, exacerbe les tensions. 

Plusieurs préfectures ont sonné l'alerte, estimant que la déconnexion d'une partie des élites parisiennes avec les populations des régions aggrave la colère des Français. Certains préfets parlent de "situation explosive et quasi insurrectionnelle", comme lors de la révolution de 1789, lorsqu'une partie de la population s'est soulevée contre les impôts.