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Répression brutale de l'opposition au Togo

Élodie Amen
12 avril 2018

Le gouvernement estime que l'opposition ne doit pas manifester durant le dialogue national. Mais des manifestations ont lieu quand même, réprimées par les forces de l'ordre. L'opposition veut porter plainte contre X.

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Togo Lomé - Demonstranten für Verfassungsreform und gegen Präsident Gnassingbé
Image : DW/N. Tadegnon

Au Togo, le dialogue avance lentement. L’opposition est de nouveau dans la rue pour maintenir la pression sur le gouvernement.

Trois jours de marches ont débuté ce mercredi par une répression des manifestants : le gouvernement a interdit les défilés politiques.

Les autorités évoquent en effet l’accord de principe sur la suspension des manifestations durant les négociations. Mais l'opposition revendique le maintien de ce droit.

Affrontements et arrestations

Malgré l’interdiction du gouvernement, les partisans de l’opposition n’ont pas hésité à descendre dans la rue à l’appel de leurs leaders. Cela s'est soldé par des affrontements avec les forces de l'ordre et des arrestations au premier jour des manifestations.

Le chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, ainsi que d’autres responsables de la coalition des 14 partis politiques réunis sous les mêmes revendications, ont affirmé avoir été victimes d'une tentative d’assassinat de la part des forces de sécurité. Celles-ci auraient tiré à bout portant des gaz lacrymogènes sur leurs véhicules.

Tentatives d’assassinat

 Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais, membre de la coalition d’opposition qui compte porter plainte contre X, raconte avoir vécu " des scènes qui sont inqualifiables : nous avons vu des forces de sécurité qui, à l’aide de leurs fusils, ont brisé les vitres des véhicules des leaders de l’opposition.

On a tiré à bout portant sur les véhicules, c’est une tentative d’assassinat et cela, la coalition ne veut pas le laisser passer.

La coalition va porter plainte et nous savons bien entendu que dans ce pays, la justice est aussi aux ordres mais nous poserons quand même cet acte, ne fût-ce que symboliquement. Même s’ils ne veulent pas désigner de magistrat pour instruire le dossier."

Les conséquences  de la répression

Cette répression ne sera pas sans effet sur le dialogue conduit par le facilitateur ghanéen Nana Akoufo Addo, a assuré l’opposition.

Pour le gouvernement, la tenue de ces manifestations va à l’encontre d’un  engagement pris lors des discussions : surseoir a toutes manifestations le temps des pourparlers.

"A partir du moment où la coalition a décidé de rompre les soubassements du dialogue et de se délier des engagements essentiels, il va falloir en assumer toutes les conséquences", a averti le ministre de la Fonction publique Gilbert Bawara.

Débuté depuis le 19 février dernier, le dialogue intertogolais a du plomb dans l’aile.

Les discussions achoppent principalement autour de la candidature ou non de Faure Gnassingbé en 2020.

En Allemagne, une partie de la diaspora se mobilise et réclame au gouvernement d'Angela Merkel de ne plus coopérer avec le régime de Faure Gnassingbé au pouvoir au Togo :