1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Rwanda: les réfugiés burundais souffrent du confinement

Inès Gakiza
22 avril 2020

Corollaire de la crise du Covid-19: les réfugiés burundais confinés à Kigali ont de plus en plus de mal à subvenir à leurs besoins.

https://p.dw.com/p/3bGmU
Réfugiés burundais (archive
Réfugiés burundais (archive)Image : AP/J. Delay

Ruanda Flüchtlinge 19h - MP3-Stereo

Après plus d'un mois de confinement, les réfugiés burundais vivant à Kigali peinent à joindre les deux bouts. Vivant pour la plupart grâce à des petits boulots, les mesures préventives ont ruiné leurs activités et ceux-ci s'efforcent désormais de s'entraider pour traverser la crise. 

Nourrir sa famille malgré tout

Exilée en 2016 avec ses quatre enfants après l'assassinat de leur père, cette mère de famille témoigne des difficultés qu'elle rencontre pour faire vivre son foyer. 

Avant le confinement, elle et sa famille vivaient des revenus tirés d'une buvette qu'elle tient dans un des quartiers de Kigali, sa ville d'accueil. Mais maintenant, tout a changé. "Avec l'argent que je gagnais avant, je pouvais payer les frais scolaires de mes quatre enfants, la ration, les loyers des deux maisons que je loue : ma petite maison d'habitation et la buvette. Je parvenais même à mettre quelque chose de côté selon les périodes. C'est cette  petite épargne que je consomme actuellement car nous ne travaillons pas depuis trois semaines. Je fais beaucoup d'efforts pour  survivre.''

(Film du HCR en 2018 sur le manque de financement de l'aide aux réfugiés burundais)

Les réfugiés se serrent les coudes

Angélique est l'ainée d'une autre famille. Elle travaille pour aider ses parents. Vendeuse d'habits en temps normal, elle non plus ne travaille plus, tout comme son père qui est menuisier.

Leur situation est d'autant plus difficile, explique Angélique, que sa mère est asthmatique. "La semaine dernière elle a eu une crise. Il a fallu l'intervention d'autres réfugiés burundais pour pouvoir la conduire à l'hôpital et la faire soigner. Nous n'avions pas l'argent pour cela. Même ce que nous mangeons nous a été donné par d'autres réfugiés qui ont mis ensemble ce qu'ils pouvaient avoir. ‘'

Patrice Ntadohoka, le représentant des réfugiés burundais vivant à Kigali, attire également l'attention sur les réfugiés célibataires, qui, selon lui, ont besoin d'un suivi particulier en cette période de confinement.

‘'Les réfugiés s'organisent pour voir s'il n'y aurait pas de cas d'urgence  que l'on puisse soutenir. Ça c'est une solidarité positive que j'encourage. Les réfugiés urbains doivent être solidaires en cette situation de crise, notamment en échangeant des informations sur la situation dans les différents ménages. Sachez aussi qu'il y a des célibataires qui vivent en solitaire. J'appelle  la conscience de chacun pour que cette solidarité se renforce en cette période particulière de crise.''

Actuellement, la ville de Kigali héberge environ 19.000 Burundais qui ont fui leur pays lors de la crise politique de 2015.