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Rentrée des classes perturbée à Rutshuru

Zanem Nety Zaidi
6 septembre 2022

Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), certains élèves n'ont pas pu accéder à leurs classes. Celles-ci sont occupées par des déplacés.

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Des jeunes élèves en uniforme scolaire se tiennent debout devant un bâtiment du parlement congolais à Kinshasa le 22 octobre 2022
A Rutshuru, des déplacés et leurs enfants tenant des bâtons ont barré la voie aux écoliers accompagnés de leurs parentsImage : Jean-Noel Bamweze/DW

Lundi 5 septembre à Goma. Un peu partout, des embouteillages. C'est le jour de rentrée des classes. Il est 10 heures et nous sommes à l'école communautaire du lac, où nous rencontrons Nathalie, une élève, heureuse de reprendre les cours.

"Ça se passe bien, on a repris les activités. Je suis trop nerveuse, c'est normal pour le premier jour, tout le monde peut être nerveux", témoigne la jeune fille.

Une autre réalité

A Rutshuru (dans l'est), près de la frontière avec l'Ouganda, la réalité est toute autre : les enfants déplacés du fait de la guerre, ne sont pas retournés à l'école. Les déplacés qui ont fui la guerre menée par le M23, n'ont pas libéré non plus les salles de classe qu'ils occupent, tandis que d'autres élèves n'ont pas pu rejoindre leurs écoles. Certains élèves en colèreont envahi les installations de l'administrateur du territoire. 

Écoutez le reportage de notre correspondant Zanem Nety Zaidi

Pour eux, il est inconcevable qu'ils vivent depuis plus de deux mois dans des camps de déplacés. Innocent Ndagije, le représentant des déplacés du territoire de Rutshuru, ne cache pas sa colère. Il estime que les élèves et écoliers des régions en guerre ont droit à l'éducation. 

"Les enfants déplacés étaient mécontents de voir que d'autres enfants retournent à l'école alors qu'ils sont dans les stades de football, dans les écoles et il y en a d'autres qui passent la nuit à la belle étoile. Cela a provoqué un soulèvement jusqu'à ce qu'ils manifestent leur colère dans la rue. Ces enfants déplacés ont aussi le droit à l'éducation.

Expression de la souffrance

Pour un élu de cette province, le mécontentement de ces enfants est l'expression des souffrances qu'ils endurent. Emmanuel Muhozi, demande aux autorités d'envisager d'autres mesures pour mettre fin à l'insécurité qui a un impact sur l'éducation des enfants. 

Des déplacés congolais fuyant la guerre sont photographiés non loin de Goma en 2007
L'est de la RDC est en proie aux violences depuis près de 30 ans en raison de la présence de groupes armésImage : AFP via Getty Images

"En tant que député, je continue à demander aux autorités de se sentir vraiment responsables de la République en mettant toute la force nécessaire pour que les parents et leurs enfants puissent retourner dans leur environnement d'origine", soutient Emmanuel Muhozi, député provincial élu de Rutshuru.

Depuis le mois de mars, des violences ont éclaté dans le territoire de Rutshuru où des rebelles du M23 affrontent lesForces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), poussant des milliers de civils à la fuite.