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RDC : rentrée des classes sur fond d'insécurité dans l’est

4 octobre 2021

La rentrée des classes est prévue ce lundi en RDC. Mais dans l’est du pays, cette rentrée est incertaine en raison de l'insécurité.

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Des élèves dans une classe à Goma, dans l'est de la RDC
Des élèves dans une classe à Goma, dans l'est de la RDCImage : Thomas Einberger/Brot für die Welt

Aimé Bwale, père de cinq enfants, est agriculteur et il vit depuis deux mois dans une famille d'accueil à Goma. Il dit avoir abandonné toutes ses activités dans le territoire de Masisi, où la milice du général autoproclamé Maachano, active dans cette zone, commet des atrocités sur les populations civiles. 

Il hésite bien entendu à retourner dans son village pour inscrire ses enfants pour la rentrée scolaire. Il explique aussi ne pas avoir assez d'argent pour acheter les fournitures scolaires car en ville, où il se trouve, il n'a aucune activité. Il a donc peur pour l'avenir de ses enfants.

"Les assaillants ont volé, ils ont violé nos femmes, ils volent nos objets de valeur. Nous avons des difficultés à préparer la rentrée scolaire, surtout depuis que nous ne sommes plus dans nos champs et que nous sommes en déplacement. N'ayant pas d'autres sources de revenus, je ne suis pas sûr que mes enfants puissent étudier. Mais dans mon village je n'ai aucune garantie de sécurité, je ne peux pas mettre mes enfants dans une école de la région où je ne suis pas sûr qu'ils vont finir l'année. Maintenant, nous sommes dans une sorte de désespoir", explique  Aimé Bwale.  

Un soldat de la Monusco à Goma
Un soldat de la Monusco à GomaImage : DW/Flávio Forner

Intensifier les opérations militaires

Les militants qui luttent pour les droits des enfants, demandent au gouvernement, d'agir rapidement, sinon leur avenir sera en péril. Josué Wallay, l'un d'entre eux, affirme que, "les enfants n'auront plus accès à l'éducation à cause de l'insécurité, certains sont dans des camps et d'autres dans des familles d'accueil car ils ont fui leur région à cause de l'instabilité sécuritaire. Donc, l'avenir de tout un pays est mis en péril, nous demandons au président d'instruire les gouverneurs militaires d'intensifier les opérations militaires pour mettre l'ennemi hors d'état de nuire." 

Des soldats des forces armées congolaise en opération dans le Nord-Kivu
Des soldats des forces armées congolaise en opération dans le Nord-KivuImage : Alain Wandimoyi/AFP

Grève des enseignants

Au-delà des élèves déplacés, il y a aussi les élèves des écoles publiques qui risquent de voir leur rentrée scolaire repoussée. Les enseignants ont en effet promis de boycotter la rentrée des classes au Nord-Kivu. 

Baala Shamavu, l'un des syndicalistes des enseignants des écoles publiques, plaide pour une meilleure prise en charge des enseignants avant de penser à une bonne rentrée scolaire. 

Les explications de Zanem Nety Zaidi

"Tous les enseignants des écoles publiques ont décidé de boycotter la rentrée scolaire. L'Etat congolais doit répondre aux différentes revendications des enseignants, telles que le paiement des nouveaux enseignants, l'augmentation des salaires et la mise à la retraite honorable des enseignants ayant atteint l'âge légal", estime Baala Shamavu, syndicaliste de la Force syndicale nationale. 

En début de semaine, les militants des droits de l'enfant ont demandé au gouvernement congolais de scolariser les élèves à l’endroit où ils ont trouvé refuge. Mais aussi de leur fournir du matériel qui leur permettra de poursuivre une scolarité normale.