RDC: Joseph Kabila au chevet du Kasaï
31 mai 2017Cette visite est la première depuis le début des violences qui secouent cette province. Elle d’un grand enjeu, surtout que les violences dans le Kasaï ont fait au moins 400 morts en seulement huit mois, selon l’ONU. L’opposition, elle, évoque le chiffre de trois mille morts. En plus, la crise sécuritaire a causé l’exode d’au moins 1,2 million de personnes, en majorité des enfants. Selon Lambert Mende Omalanga, le porte-parole du gouvernement congolais, Kinshasa a les moyens de mettre un terme à cette spirale de la violence:
" Les violences sont en train de se réduire sensiblement. Nous avons la 10 eme armée en Afrique, si vous estimez en termes de sécurité ou l’aspect militaire proprement dit. Nous avons les moyens de notre action, parce que nous saborderons qu’il y a eu des forces maléfiques qui sont à la manœuvre la bas et il faut absolument que nous puissions résoudre le problème aussi bien au plan politique militaire que sécuritaire "
De nombreuses attentes des populations
Le Chef de l’Etat congolais a, il est vrai, donné de nouvelles orientations pour la relance de l’économie et le renforcement de la sécurité. Mais selon Arthur Padinganyi, le président de l'Association congolaise des droits de l'homme, la société civile du Kasaï a d’autres priorités qu'elle adresse à Joseph Kabila:
" Nous voudrions qu’il puisse retirer l’ordonnance qui met le Kasaï central sous le secteur opérationnel, tout en souhaitant que les militaires puissent rester en place. Puisqu’ils sont appelés de tous leurs vœux par les populations des contrées attaqués par les miliciens dans les coins où ils sont encore actifs. Le Kasaï a été exclu du processus électoral. Nous attendons aussi qu’avec sa présence, nous puissions être remis dans le processus électoral, que les opérations d’enrôlement dans Kasaï central soient également effectifs à l’instar de toutes les autres provinces qui étaient restés "
Lors de son adresse à la nation, le 5 avril dernier, le président Joseph Kabila avait annoncé la création d’un secteur opérationnel dans le Kasaï, des mesures d'exception pour restaurer la sécurité et l’autorité de l’Etat dans cette partie du pays. Ajoutons que le meeting que devait animer mardi le président Joseph Kabila a été annulé à la dernière minute à Kananga. Selon nos informations, après trois heures d’attente, c’est le vice-gouverneur de la province, Justin Milonga qui s’est adressé aux populations.