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Présidentielle au Cameroun : le vote en zone anglophone

2 octobre 2018

Paul Biya devrait facilement renouveler son mandat même si son gouvernement a des difficultés avec l'insurrection des rebelles anglophones. Ils ont promis que le scrutin n'aurait pas lieu dans les régions anglophones.

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Image : Getty Images/AFP

Des centaines de partisans du président Paul Biya attendent patiemment de monter à bord d'un train à Yaoundé pour se rendre à Maroua, une ville de l'extrême nord du Cameroun, pour soutenir leur candidat. Julius Eso, étudiant à l'université, est du voyage. Il milite pour le parti au pouvoir le RDPC

"Nos frais de transport ont été payés. Notre nourriture et notre hébergement aussi. Nous avons donc été invités à apporter notre soutien total à notre président, Paul Biya. On nous a promis de l'argent de retour de Maroua."

Des élections en zone anglophone?

La ville de Maroua, frontalière du Nigeria, subit l'insurrection de Boko Haram depuis près de quatre ans maintenant. Selon le politologue Ntouda Ebode il sera impossible d'organiser des élections dans certaines de ces zones agitées.

"Le Cameroun est confronté à une vague de menaces terroristes de sa frontière nord à l'est et récemment des conflits dans les régions anglophones."

Denis Nkemlemo, responsable de la communication du principal parti politique d'opposition, le SDF, assure également que les élections n'auront pas lieu dans les deux régions anglophones.

"Pendant que nous parlons, la plupart des villages, sinon tous, se sont vidés dans. Les villes, qui étaient des zones relativement plus sûres, sont maintenant envahies par la violence, les tirs des militaires et les combats de rue en rue. Même les forces armées ont de lourdes pertes. Si les militaires ne peuvent pas se protéger, comment pourront-ils protéger la population? "

En dépit des menaces, des meurtres, des incendies et des enlèvements, ELECAM, l'organe de gestion des élections au Cameroun, cherche à rassurer les électeurs en ouvrant  des bureaux de vote surveillés par l'armée.

Néanmoins, devant l'incapacité d'assurer la sécurité partout, 2.000 bureaux de vote ont été supprimés dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Selon Paul Atanga Nji le ministre de l'Administration territoriale, des séparatistes auraient toutefois déposé les armes.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique