Première visite de Sarkozy à Merkel
16 mai 2007Toute ma vie j’ai été européen. Je crois profondément, je crois sincèrement à la construction européenne. Ce soir la France est de retour en Europe.
Ces phrases prononcées le soir de son élection, Nicolas Sarkozy aura à cœur de les illustrer lors de sa visite à Angela Merkel. Pourtant le nouveau président n’est pas féru de l’axe franco-germanique. On lui prête en Allemagne plutôt des affinités outre-Atlantique et outre-Manche. Mais en tant que présidente de l’union européenne madame Merkel devrait agréer son choix pragmatique de ne pas exposer à nouveau une constitution européenne à un référendum mais de faire avaliser un contrat allégé par voie parlementaire. Une bonne stratégie, selon la politologue Sylvie Goulard :
Il est dans l’intérêt de Nicolas Sarkozy qu’un compromis soit trouvé en juin sous la présidence de madame Merkel, afin qu’il se libère des conséquences du référendum de 2005. Lesquelles affecteraient sa politique.
Or Nicolas Sarkozy veut absolument aller de l’avant. Ces positions marquées contre l’adhésion de la Turquie et vis-à-vis de la banque centrale européenne le prouvent en ce qui concerne l’Europe. Quant à la France il tient également un discours sans équivoque :
Je veux des résultats. Ça fait trop longtemps que la politique est impuissante et moi je souhaite que la politique soit de retour, la vraie politique, le débat. Je veux agir, je veux passionnément agir au service de mon pays.
La prestation de serment à peine terminée, Nicolas Sarkozy continue donc sur son rythme effréné. Le politicien de l’action qu’il se plaît à incarner s’évertuera dès son premier voyage officiel en tant que président, à marquer des points auprès d’Angela Merkel. Une tâche ardue car elle n’a jamais caché son affection pour le précédent, Jacques Chirac.