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"Optimisme de circonstance" du gouvernement allemand

Anne Le Touzé17 septembre 2008

A la Une de tous les journaux du jour : la crise financière. Les éditorialistes commentent avec inquiétude les conséquences de la crise financière sur l'économie allemande, malgré les paroles rassurantes du gouvernement.

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Pour l'instant, ce sont les courtiers qui ont la gueule de bois.Image : AP

Malgré son optimisme de circonstance, écrit Die Welt, le ministre des Finances Peer Steinbrück ne peut pas nier plus longtemps que les perspectives de l'économie allemande sont mauvaises et que le budget fédéral est menacé. Et pourtant, il n'en tire pas de conséquences. Apparemment, le principe de la grande coalition est de continuer sur la même ligne, tout en espérant éviter le pire. On peut malheureusement douter que cela soit suffisant pour protéger l'économie allemande contre l'onde de choc de la crise financière. Les responsables politiques vont finir par se réveiller avec une gueule de bois, prédit le journal.

La Frankfurter Rundschau résume la politique de la grande coalition : Merkel et Steinbrück se comportent comme des médecins qui soignent toutes les maladies avec un même médicament. Mal de ventre, jambe cassée ou crise cardiaque, il y a toujours un remède censé guérir tous les maux. Cela ne va pas, estime le journal. L'économie allemande n'a pas besoin de thérapie standard, elle a besoin d'un gouvernement intelligent qui réagit de manière flexible à des situations différentes.

Deutschland Bundestag Haushalt Rede von Finanzminister Peer Steinbrück
Peer Steinbrück devant les députés, en arrière-plan Angela Merkel et Frank-Walter Steinmeier.Image : AP

La Süddeutsche Zeitung y va encore plus fort en affirmant que Peer Steinbrück fait exprès de minimiser les dangers de la crise financière pour sauver ses objectifs budgétaires. La grande coalition s'est en effet fixé comme but ultime d'assainir les finances publiques d'ici 2011. Un objectif qui serait réduit à néant en cas de récession. Le SPD et la CDU, poursuit le quotidien, récoltent aujourd'hui les fruits des épargnes qu'ils n'ont pas faites lorsque l'économie allemande se portait bien. Mais aussi longtemps que Peer Steinbrück verra la moindre possibilité d'éviter une crise, il refusera de prononcer ce mot. Le ministre des Finances, ajoute la SZ, mérite une médaille : celle de "l'optimisme inébranlable".

Face à la crise financière, estime au contraire la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la promesse de la grande coalition prend une nouvelle dimension. En ces temps d'incertitude, les gens et les entreprises ont besoin de se raccrocher à quelque chose. Jamais, conclut le quotidien, cette promesse n'aura été aussi précieuse qu'aujourd'hui.

La tageszeitung, enfin, plaide pour une réaction commune de l'Union européenne. A chaque crise financière, les ministres européens des Finances discutent de la mise en place d'un système de surveillance commun et d'outils d'intervention rapide. Mais jusqu'à présent, aucune mesure concrète n'en est sortie parce que les intérêts sont trop hétérogènes. Les 27 n'ont pourtant plus beaucoup de temps, prévient la taz : l'incendie des marchés financiers va continuer à se propager. Et on ne pourra le contenir qu'en remettant en question l'ensemble du système de contrôle des marchés.