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Mise en circulation du nouveau vaccin début novembre en RDC

Georges Ibrahim Tounkara
14 octobre 2019

La RDC va recourir à un second vaccin afin d‘éradiquer l‘épidémie qui a causé plus de 2.144 morts depuis août 2018. Ce second vaccin est fabriqué par Johnson & Johnson.

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Uganda Mpondwe | Medizinisches Personal misst Temperatur - Ebola-Epidemie im Kongo
Image : picture-alliance/dpa/AP/R. Kabuubi

'Nous comptons toucher plus de cinq cent mille personnes' - MP3-Stereo

Le Professeur Jean-Jacques Muyembe, secrétaire technique du comité national multisectoriel de lutte contre Ebola en RDC et directeur général de l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) était invité sur la DW ce lundi 14 octobre. Il revient sur la mise en circulation d'un second vaccin dans la lutte contre l'épidémie d'Ebola. Un vaccin qui devrait arriver dans le pays en fin de semaine et donc l'utilisation débutera en novembre. 

DW : La République démocratique du Congo compte bientôt introduire un deuxième vaccin expérimental. Doit-on comprendre que le premier vaccin n’a pas donné les résultats escomptés ?
Professeur Jean-Jacques Muyembe : Non, nous ne pouvons pas dire cela. Nous recherchons une complémentarité. Le premier vaccin qui a montré son efficacité, a coupé la chaîne de transmission  autour des cas confirmés. Ce vaccin a brisé la chaîne de contamination mais les besoins sont énormes et, pour atteindre un grand nombre de personnes, il faut un nouveau vaccin qui protégera les provinces et les zones qui ne sont pas encore touchées par la maladie. Il s’agit d’un rideau vaccinal. Il est important d’avoir deux vaccins pour l’avenir. C’est une synergie entre les deux vaccins.

DW : En quoi le nouveau vaccin sera-t-il différent de l’actuel ?
Professeur Jean-Jacques Muyembe : C’est un vaccin qui sera beaucoup plus extensif. Nous pourrons vacciner toute une province ou une région. L’autre est plus restrictif et a une stratégie bien limitée autour des cas confirmés. Avec le nouveau vaccin, on n’aura pas besoin de cas confirmés par les laboratoires pour faire la vaccination dans une région. On va vacciner tout le monde sans attendre qu’il y ait un ou plusieurs cas de la maladie.

Kongo Ein Kind bekommt eine Ebola-Impfung in Goma
Les autorités veulent vaccinner cinq cent mille personnes avec le nouveau sérumImage : Getty Images/AFP/A. Wamenya

DW : Qui seront les personnes prioritaires pour recevoir ce nouveau vaccin ?
Professeur Jean-Jacques Muyembe : Si nous pouvons le faire avec le Rwanda, nous allons en priorité vacciner ceux qui font le petit commerce entre les deux pays, qui vont de Goma à Gisenyi. Il s’agira de près de soixante-quatre mille personnes par jour. À Goma, nous ferons la vaccination dans deux communes. Nous irons ensuite dans d’autres provinces.

DW : Il y a des traitements et un vaccin mais des gens continuent à mourir. Pourquoi ?
Professeur  Jean-Jacques Muyembe : Nous avons des traitements contre le paludisme mais les gens continuent aussi à mourir de cette maladie. Nous demandons aux gens de se présenter dès l’apparition des premiers signes. Plus tôt on se présente, plus on a des chances de guérir de la maladie.

DW : Combien de personnes comptez-vous atteindre avec ce nouveau vaccin ?
Professeur Jean-Jacques Muyembe : Nous comptons toucher plus de cinq cent mille personnes avec ce nouveau vaccin. Les vaccins seront disponibles autour du 20 octobre et la vaccination demarrera début novembre.

DW : Quel est aujourd’hui la situation ? 
Professeur Jean-Jacques Muyembe : Nous avons 5 à 7 cas par semaine alors, qu’il y a quelques jours, nous étions entre 15 et 40 cas par semaine. Donc, nous voyons déjà le bout du tunnel.

Vous pouvez écouter l'interview du professeur Jean-Jacques Muyembe en intégralité en cliquant sur l'image au-dessus de cet article.

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle