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Crise migratoire ou crise des réfugiés?

Tamara Wackernagel28 août 2015

Migrant, réfugié, clandestin: les définitions dans le domaine sont controversées, voire contradictoires. Voici un glossaire, pour vous aider à y voir plus clair !

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L'Allemagne devrait accueillir environ 800.000 réfugiés rien que cette annéeImage : picture-alliance/dpa/J. Büttner

«Nous devons agir ensemble pour répondre à la crise migratoire» a lancé ce lundi le chef de l'Etat français Francois Hollande devant un parterre de journalistes. A ses côtés, Angela Merkel, la chancelière allemande qui a renchéri en appelant à une «réponse unitaire de l’Union Européenne à la crise … des réfugiés». Alors, crise migratoire ou crise des réfugiés?

Commençons par le terme de réfugié. Ce statut est défini dans une convention de 1951, il revient à toute personne qui suite à des persécutions - ou la crainte de persécution - se trouve hors du pays dont elle a la nationalité. C'est-à-dire en raison de son opinion politique ou de sa religion, par exemple.

Le terme de migrant n’est par contre pas universellement défini par une convention. Ce terme très général peut désigner des personnes réfugiées. Mais il s’applique aussi aux personnes qui prennent librement la décision d’émigrer, et quittent leur pays pour une durée non négligeable. Un an, cinq ans, dix ans. Par exemple pour améliorer leur quotidien ou celui de leurs enfants. On les appelle souvent «migrants économiques». Et attention: de nombreux migrants émigrent légalement!

Pas de consensus

L’Agence des Nations Unies pour le réfugiés plaide pour l’utilisation des deux mots. Pour elle, il faut faire la distinction entre les personnes fuyant la guerre et les persécutions et les autres.

L’Organisation Internationale des Migrations, elle, défend l’utilisation du seul mot de «migrant». Car de nombreuses personnes fuyant leur pays ne rentrent pas dans la catégorie «réfugiés», mais ne sont pas pour autant des "migrants économiques". Cela concerne notamment les personnes victimes de trafics d’être humains. Ils ne migrent pas par choix. Dire qu’il y a des personnes réfugiées et renvoyer tous les autres chez eux est dangereux, selon l’OIM.

L’OIM et l’Agence des Nations Unies s’accordent toutefois sur un point: les termes de "migrants illégaux" ou "clandestins" sont à bannir de notre vocabulaire. Une personne migrante peut-être en situation irrégulière, mais pas illégale. Ces termes renforcent les préjugés et criminalisent les personnes visées.