Mali : pourra-t-on voter à Kidal ?
29 mai 2013Du fait de l'absence de l'armée et de l'administration maliennes dans la region de Kidal, nombreux sont les Maliens qui craignent que l'élection n'y ait pas lieu.
Tout comme de nombreux observateurs Moctar Mariko, responsable de l'Association malienne de défense des droits de l'Homme, émet des doutes sur la faisabilité d'un tel scrutin :
« Le ministère dit qu'il peut organiser les élections dans les délais, nous nous disons que les délais sont trop justes. [...] Je pense que les élections à Kidal vont être extrêmement difficiles, je ne pense pas qu'on puisse les tenir tant que le MNLA reste armé, à Kidal. »
« Pour que tous puissent s'exprimer, il faut la sécurité »
Par rapport à ce scepticisme, le directeur général pour l'Afrique de l'Union européenne, Nicholas Westcott, présent lors du 21e sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine, à Addis Abeba, se veut plus rassurant et assure que les élections auront bel et bien lieu à Kidal tout comme dans les autres régions du Mali :
« La chose la plus importante, c'est que l'élection ait lieu, y compris à Kidal. Pour que tous les citoyens puissent s'exprimer, il faut la sécurité. Donc, il y aura des discussions, des négociations dans les groupes à Kidal et le gouvernement intérimaire du Mali. Les négociations sont toujours en cours. »
Depuis lundi, à Ouagadougou, le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, a entamé des discussions avec le gouvernement malien et les rebelles du mouvement pour la libération de l'Azawad, qui occupe Kidal. Nicolas Westcott affirme qu'une solution serait en voie d'être trouvée concernant la région de Kidal et elle va porter sur le principe de la décentralisation.