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"Pour nous, c'est une déception" (Kalla Ankourao)

19 août 2020

Pour le ministre des Affaires étrangères du Niger, qui avait participé à la médiation de la Cédéao au Mali, la resolution de la crise "pointait à l'horizon" - avant le putsch.

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Goodluck Jonathan et Boubou Cissé
L'ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, faisait de la médiation au Mali; à côté de lui: l'ex-Premier ministre Boubou Cissé (lors de leur rencontre en juillet 2020)Image : Présidence du Mali

Le ministre nigérien des Affaires étrangères, Kalla Ankourao, s'est montré déçu suite au coup d'état militaire au Mali. C'est ce que le ministre a confié à la rédaction de la DW. "Les médiateurs auraient bien fait leur travail", a-t-il souligné, "et la resolution de la crise n'était pas loin", selon lui. Une solution aurait pu être trouvée, peut-être - s'il n'y avait pas eu le putsch militaire du 18 août. 

Lire aussi → Les putschistes maliens appellent au calme et à la reprise du travail

Kalla Ankourao : Pour nous, c'est une déception. Nous avons mené des négociations depuis deux mois et nous avons espéré que le peuple malien et l’armée s'en tiendraient aux propositions de la Cédéao, à savoir le protocole additionnel pour la démocratie et la bonne gouvernance. C'est un arrêt brutal des négociations que nous avions entreprises et nous avons compris également qu'on a contraint le président de la République en place à démissionner.

Gouvernement d'union nationale

Kalla Ankourao en interview sur la DW

DW : Mais beaucoup de Maliens estiment que c'est le président IBK qui aurait traîné le pas et qu'il devrait s'en prendre à lui-même.

Ankourao: C'est vous qui le dites, si vous dites "beaucoup de Maliens"... Moi, je n'en sais rien. J'y suis allé plusieurs fois dans le cadre de la médiation. Je sais qu'il y avait un problème de gouvernance que l'opposition autour du M5 stigmatisait et nous avons passé en revue le problème. Nous avons identifié qu'il y avait effectivement un problème de la Cour constitutionnelle - qui a été réglé définitivement.

Nous savons qu'il y avait un problème à l'Assemblée avec le renversement de certaines proclamations des résultats et la Cour constitutionnelle est en train d'examiner cette question, la nouvelle Cour constitutionnelle. Nous savons que si on veut remédier aux problèmes de gouvernance dans un pays, c’est en constituant un gouvernement d'union nationale où chaque citoyen qui accepterait d'y être, contribuerait à l'amélioration de la gouvernance.

DW : Mais ce gouvernement est attendu depuis plusieurs semaines...

Ankourao: Ah, oui... mais on négocie ! Les négociations, il ne faut pas les faire en un jour, deux jours. Ce sont des problèmes importants de la nation ! Et dans la mesure où les solutions pointaient à l'horizon... Non, il fallait attendre le temps qu'il faut pour les régler.