Fin de la grève du Synabef au Mali
11 juin 2024C'est une bonne nouvelle pour de nombreux Maliens à l'approche de la fête musulmane de la Tabaski : la grève qui touchait banques, assurances, établissements de microfinance et stations-service est terminée. "Le mot d'ordre d'arrêt de travail est levé et nous invitons dès l'instant tous nos militants à reprendre le travail", a écrit, lundi, dans un communiqué, Abdoulaye Keita, du Syndicat national des banques, des assurances, des établissements financiers et des entreprises (Syanbef). Une levée de la grève décidée après la libération du Secrétaire général de l'organisation, Hamadoun Bah, ordonné lundi par le pôle économique et financier de Bamako.
C'est son arrestation et son incarcération qui avait déclenché le mouvement de grève jeudi dernier, le 6 juin. Hamadoun Bah est accusé de faux et usage de faux. Après plusieurs nuits en prison, il a donc finalement quitte la maison centrale d'arrêt de Bamako lundi en début d'après-midi, rejoignant ses collègues étaient venus nombreux l'accueillir et célébrer sa libération. La fin de la grève aussitôt été annoncée lors d'une conférence de presse.
Appel à des évolutions législatives
Hamadoun Bah, qui reste sous contrôle judiciaire, en a profité pour appeller à des changements dans le pays. "Il nous faut aller vers des réformes profondes à tous les niveaux", a-t-il plaidé. "Des réformes de la justice, des réformes au niveau de la détention. Là bas, c'est autre chose. Ce que j'ai vécu là bas, on aura l'occasion d'en reparler".
Les autres syndicalistes du Synabef qui étaient eux en garde à vue au commissariat du 5e arrondissement de Bamako ont été également libérés. Des libérations qui interviennent après le retrait de la plainte de Papa Sadio Traoré, le secrétaire général de la Banque pour le développement du Mali (BDM SA).
La plainte des associations de consommateurs maintenue
Mais Adama Traoré, du Réseau malien des consommateurs de la téléphonie mobile, veut lui maintenir la plainte des associations des consommateurs contre le syndicat des banques et assurances. "C'est un problème entre deux individus, nous ne sommes pas concernés. Pourquoi pour ce genre de problèmes, les banques privent l'ensemble de leurs clients maliens d'avoir accès à leur argent ?", interroge-t-il. "On a enlevé le volet astreinte de 100 millions par jour et par banque de notre plainte comme elles vont rouvrir, mais on maintien celle-ci à cause des préjudices subis."
Les associations des consommateurs qui ont porté plainte contre le syndicat des banques et assurances affirment par ailleurs que l'action menée n'est "téléguidée" par aucune autorité politique.