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Des chercheurs toujours en prison en Iran

15 novembre 2019

Pour obtenir la libération des chercheurs incarcérés à Téhéran, certains de leurs collègues réclament de suspendre la coopération universitaire avec l'Iran.

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Iran | Gefangene Fariba Adelkhah | Roland Marchal
Image : Sciences Po

'Une exigence de solidarité avec nos collègues emprisonnés' (Jean-Pierre Filiu) - MP3-Stereo

Roland Marchal travaille au CERI, le Centre de recherches internationales de Sciences Po Paris, il est spécialiste de l’Afrique de l’Est. Ce chercheur français est souvent intervenu sur notre antenne, comme dans cette interview sur le Soudan, diffusée le 9 avril dernier : La rue exige la démission d'Omar el-Béchir   

Ce que personne ne savait à l’époque, c’est que Roland Marchal serait arrêté, deux mois plus tard, en juin, en Iran. Il rendait visite à une autre chercheuse du CERI, spécialiste du féminisme et des réseaux religieux, Fariba Adelkhah. Elle aussi a été arrêtée par les Gardiens de la Révolution à Téhéran.

Fariba Adelkhah possède la double nationalité franco-iranienne, ce que ne reconnaissent pas les autorités iraniennes qui lui refusent donc le droit à des visites consulaires en prison.

Iran Teheran Evin-Gefaengnis
Mur d'enceinte de la prison d'Evin à TéhéranImage : picture-alliance/dpa

La prison d'Evin, de sinistre réputation

La prison d’Evin, à Téhéran, est celle où les deux chercheurs sont incarcérés. Un établissement de sinistre réputation depuis sa construction en 1972 sous le règne du dernier Shah. L’endroit est surpeuplé, les détenus vivent dans des conditions d’hygiène effroyables, sans accès aux soins médicaux.

La nouvelle de l’arrestation des deux chercheurs n’a fuité dans la presse qu’à la mi-octobre. Les proches des chercheurs et les autorités françaises ont gardé le silence pour faciliter les négociations, en vain.

Roland Marchal et Fariba Adelkhah ne sont pas les premiers étrangers à être emprisonnés en Iran, suspectés d’espionnage.

De la fermeté avec le régime iranien

C'est pourquoi Jean-Pierre Filiu, politologue au CERI, collègue de Roland Marchal et Fariba Adelkhah, et également membre de leur comité de soutien, appelle à l'arrêt de toute coopération académique avec l'Iran, tant que les chercheurs n'auront pas été libérés. Il expliquer vouloir "envoyer un message collectif de grande fermeté au régime iranien qui détient nos collègues. Nous ne voulons absolument pas compromettre les relations fructueuses avec les collègues et étudiants iraniens, mais celles-ci ne pourront reprendre que quand le scandale de la détention de Roland Marchal et Fariba Adelkhah aura pris fin. Liberté pour Fariba et pour Roland!"

Nombreux chercheurs derrières les barreaux

Selon les organisations de défense des droits de l’Homme, ils seraient une dizaine de prisonniers binationaux soupçonnés de complot à être actuellement derrière les barreaux en Iran. Les arrestations, notamment de binationaux, se sont multipliées depuis la sortie des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien. Ils servent aux autorités iraniennes à faire pression sur les régimes occidentaux lors des négociations.       
Le 1er octobre 2019, l'Iran a confirmé l'arrestation de Kamil Ahmadi. Cet anthropologue irano-britannique est accusé par Téhéran de "liens avec des pays étrangers et des instituts affiliés à des services de (renseignement) étrangers".