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L'engagement de Manuella Folly-Ga pour les filles du Togo

Élodie Amen
11 octobre 2021

A l'occasion de la journée internationale de la fille, rencontre avec une jeune Togolaise qui promeut la scolarisation de ses paires.

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Manuella Folly-Ga fait de la scolarisation des filles un combat personnel
Manuella Folly-Ga fait de la scolarisation des filles un combat personnelImage : Elodie Assignon/DW

Ce 11 octobre est célébré la journée internationale de la fille autour du thème : "Génération numérique, notre génération". Cette année, l'appel est lancé pour un accès équitable des filles à Internet et aux appareils numériques et à des investissements ciblés en vue de leur offrir des opportunités d'accéder, de manière effective et en toute sécurité, aux nouvelles technologies et d'en faire usage ainsi que de jouer un rôle moteur et innovateur dans ce domaine.

Accès à une éducation de qualité

Aisha Nabukeera et Brandlyne Mubuuke, deux Ougandaises engagées
Aisha Nabukeera et Brandlyne Mubuuke, deux Ougandaises engagéesImage : Frank Yiga/DW

C'est une journée qui met l'accent sur la nécessité de relever les défis auxquels sont confrontées les filles, de promouvoir l'autonomisation des filles et le respect de leurs droits humains. Parmi ces droits, il y a celui de l'accès à une éducation de qualité.

>>> Sur le même sujet : Burundi : le difficile accès des filles à l’université

En Afrique bien que l'Unesco souligne les grands progrès réalisés ces dernières années, ce sont près de 28 millions de filles âgées de 6 à 15 ans qui sont toujours privées d'éducation aujourd'hui.

Beaucoup de filles restent encore exclues du système scolaire, notamment à cause du manque de moyens financiers, des mariages, des grossesses précoces, des discriminations sociales et des violences à l'école.

Pour encourager leurs jeunes sœurs à persévérer dans les études, pour celles qui sont scolarisées, des jeunes filles engagées se mobilisent pour sensibiliser leurs paires. C'est le cas au Togo d'une jeune étudiante, activiste des Droits de la femme, qui milite en faveur de l'éducation de la jeune fille. Ceci à travers des sensibilisations et des formations sur le terrain. 

Manuella Folly-Ga, un espoir

A 19 ans, Manuella Folly-Ga fait partie de ces jeunes activistes togolais engagés dans la promotion des droits de l'homme. Son cheval de bataille est d'encourager l'éducation des jeunes filles, car selon elle, une fille scolarisée peut faire entendre sa voix et participer aux prises de décisions et au développement de son pays. Et pour cela, Manuella travaille sur le terrain : elle fait le tour des écoles pour aller au contact des élèves.

"J'ai eu le déclic quand je suis arrivée au collège. J'étais dans une classe où il ya avait moins de filles que des garçons. Au premier semestre, parmi les dix premiers, les filles étaient les plus nombreuses. Et un de nos enseignants à sorti cette phrase : 'Comme les garçons sont là mais les filles prennent le devant !' C'est une phrase qui m'a personnellement touché. J'ai commencé mon engagement après mon baccalauréat dans les associations. Et dans ces organisations, je travaille sur l'éducation de la jeune fille, les questions de leadership".

Un engagement qui trouve un écho favorable auprès de ses jeunes sœurs. C'est le cas de Rachel, 16ans et en classe de terminale.

"Sur l'importance de l'éducation de la jeune, j'ai pris conscience que l'excellence n'est pas réservée qu'aux garçons. L'intervention de Mlle Manuella m'a permis de comprendre qu'il est important en tant que fille de prendre au sérieux nos études car nous sommes les principaux acteurs de changement de notre vie et de notre communauté".

L'utilité d'une fille instruite 

Manuella Folly-Ga : "J'ai eu le déclic quand je suis arrivée au collège"

Cultiver l'excellence, c'est aussi ce que retient Honorine d'une des formations de Manuella. A 14 ans, elle est en classe de 4ème.

"J'ai retenue qu'en tant que jeune fille que je dois travailler pour être la première de ma classe, pour devenir un exemple pour les autres filles. Merci à tata Manuella car j'ai appris beaucoup de choses et je sais que je vais devenir un leader dans mon pays".

Aujourd'hui, une jeune fille instruite peut devenir un leader pour sa génération. Manuella compte ainsi poursuivre son engagement et porter sa voix aussi loin que possible.

"Ma vision c'est que dans les années à venir, qu'il n'y ait aucune limite, aucune contrainte, à toute personne peu importe son sexe pour que cette personne puisse avoir un accès facile à l'éducation. Qu'il n'y ait plus de normes sociales qui soient un obstacle pour l'éducation de la jeune fille. Que les droits à l‘éducation des filles soient respectés, non pas parce qu'elles sont des filles mais parce qu'elles sont des êtres humains au même titre que les garçons".

Selon l'Unesco, le taux de scolarisation des filles en Afrique a connu une hausse significative depuis 1995, avec 180 millions de filles de plus qui se sont inscrites dans l'enseignement primaire et secondaire.