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Le ton monte entre pouvoir et opposition au Mali

Mahamadou Kane
4 juin 2018

Opposition et société civile sont descendues dans la rue pour réclamer des élections crédibles. Selon les chiffres officiels, on dénombre 16 blessés. L’opposition parle d'une "répression sauvage et brutale".

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Mali | Proteste in Bamaku gegen die Intransparenz der Präsidenschaftswahlen
Image : Getty Images/AFP/M. Cattani

'J'ai honte pour mon pays'(Mohamed Salia Touré, mouvement Wele Wele) - MP3-Stereo

Le pouvoir reste droit dans ses bottes et dément les accusations des manifestants. Les deux camps se rejettent la responsabilité des troubles à l’ordre public. 

Répressions à coup de gaz lacrymogènes

Depuis la violente répression à coup de gaz lacrymogènes samedi lors de la marche pacifique de la société civile et de l’opposition malienne, les rencontres se multiplient pour les initiateurs de ce rassemblement qui avait pour objet d’exiger des élections libres, crédibles et transparentes. Ainsi qu’un traitement impartial de l’information de la part du média d’Etat, l’ORTM (l’office de radiodiffusion, télévision du Mali). Selon l’opposition, la garde rapprochée du Premier ministre Soumeylou Maiga a tiré à balles réelles sur les manifestants aux mains nues. 

Mohamed Salia Touré, responsable du mouvement Wele Wele, une organisation de la société civile malienne explique : "J'’ai honte pour mon pays, j’ai honte pour eux tout simplement. Ils auraient dû prendre des dispositions pour que cette marche soit encadrée à partir du moment où c’est une marche qui est pacifique. Il n’y a jamais eu de débordements. Il y a  eu toutes ces marches de Ante Abana, (plateforme contre la révision constitutionnelle au Mali) il y a tout juste une année. Donc c’est quelque chose qui est regrettable, qui est inadmissible, qui est  inacceptable".

Le pouvoir dément l'usage de balles réelles

Parmi les blessés, des jeunes, des femmes, mais surtout des personnalités politiques de premier plan comme l’ancien ministre de l’économie et des finances Mamadou Igor Diarra, le candidat du parti ADP-Maliba à l’élection présidentielle de juillet prochain, l’homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo, ou encore le leader d’opinions Etienne Fakaba Sissoko. Le gouvernement malien estime de son côté que les forces de maintien de l’ordre ont fait preuve "de professionnalisme" et qu’il n’y a pas eu de tirs à balles réelles contre les manifestants.

 "Nous aussi, nous avons vu les images. Nos forces sont restées sereines. Les encadreurs ont prié les manifestants de ne pas aller à cette marche. Mais ils ont été lapidés. Comment voulez-vous que vos forces de sécurité, qui sont les remparts de la société, soient chassées d’un lieu où elles ont mis barrage ?," s’interroge Siaka B Sidibé est le directeur Régional de la Police nationale. 

Mali | Proteste in Bamaku gegen die Intransparenz der Präsidenschaftswahlen
Image : Getty Images/AFP/M. Cattani

Pour l’opposant malien Tiebilé Dramé, Président du PARENA, le Parti pour la Renaissance Nationale, ces propos du directeur régional de la police nationale sont erronés. "Pour le dire simplement, c’est une répression brutale et sauvage d’une manifestation pacifique. Partout dans le monde, les gouvernements veillent à ce que l’ordre ne soit pas troublé. Mais au Mali, c’est le gouvernement qui provoque les troubles à l’ordre public."


Une nouvelle marche dans quatre jours 

L’opposition et la société civile malienne prévoient une grande marche vendredi 08 juin 2018 à Bamako. Elles exigent par ailleurs la démission du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga.