Le grand bluff du budget américain
27 juillet 2011La Norvège va devoir se poser des questions gênantes, estime die tageszeitung, surtout si, en effet, la réponse au terrorisme doit être un surplus de démocratie et d'ouverture. La première de ces questions serait celle de l'attitude future vis-à-vis du Parti du progrès, le parti de la droite populiste. Ce n'est pas un hasard si le terroriste Behring Breivik avait cherché et trouvé dans cette formation sa patrie politique. Dès les prochaines élections communales, en septembre, on pourra observer si les sympathisants de ce parti sont devenus plus réfléchis.
Et toujours selon la taz, la remise en question doit aussi avoir lieu chez les socio-démocrates du Premier ministre Stoltenberg. Le parti a trop souvent repoussé une confrontation idéologique sérieuse avec les populistes.
La démocratie américaine est basée sur la conciliation, mais les Républicains y font obstacle complètement, juge la Süddeutsche Zeitung. Cette crise, qui commence à menacer les fondements financiers de l'Amérique, a été créée de l'intérieur et est totalement inutile. Le relèvement du plafond de la dette n'a jamais été un sujet de dispute essentiel. Depuis l'époque Reagan, le Congrès l'a relevé plusieurs douzaines de fois.
Mais à présent, le Tea Party - cette fraction du parti républicain qui s'est auto-désignée comme le Monsieur Propre du budget - en a fait l'objet d'un chantage : il n'approuvera le relèvement que si les dépenses de l'Etat sont réduites drastiquement. Il y aurait une solution au problème : les partisans du Tea-Party pourraient être mis en minorité par une grande coalition regroupant les plus raisonnables chez les Républicains comme chez les Démocrates. Mais les modérés des deux camps manquent du courage nécessaire pour cela.
« Partie de poker à Washington », titre Die Welt. Le président Barack Obama et le speaker des Républicains Boehner s'affichent, cravate desserrée, pour montrer que, malgré la canicule, ils pensent au bien du pays, malheureusement de deux manières inconciliables. Les Démocrates accusent leurs adversaires d'être des pingres sans cœur, les Républicains en retour les traitent de vils gaspilleurs. La déchirure traverse l'Amérique de part en part. Et personne ne peut parier désormais que cette partie de poker ne va pas s'achever la semaine prochaine avec uniquement des perdants.
Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Marie-Ange Pioerron