Le drame migratoire dans la presse africaine
27 avril 2015Après un long silence, les médias européens ont décidé d'aborder la question de l'immigration clandestine. En Afrique, cependant, les médias sont beaucoup plus discrets sur le sujet.
Une analyse montre que les violences xénophobes en Afrique du Sud ont suscité dix fois plus de compte- rendus que les drames en Méditerranée. Pour l’heure, le département de la communication de l’Union africaine n’a pas encore réagi officiellement.
Les raisons de l'exode
De manière générale, le thème de la migration ne fait pas la une des médias africains. Lorsqu'il est abordé, l’attention est surtout focalisée sur la responsabilité de l’Union Européenne. Le quotidien de Johannesburg The Star, par exemple, explique que l’UE doit agir contre les noyades massives. Le journal Pretoria News parle, lui, des dispositions prises par Bruxelles pour améliorer les mesures de sauvetage.
D’autres journaux, comme Sud Quotidien, du Sénégal, livrent des articles plus approfondis. Ce quotidien explique l’état d’esprit dans lesquels ces jeunes quittent leur terre natale, le désespoir de ces migrants qui tentent de regagner l’Europe, malgré les dangers encourus. Ils sont pris entre deux feux: les violences de groupes islamistes et la pauvreté.
Le journal sud-africain Cap Times consacre son article aux trafiquants. Ainsi on découvre qu’un réseau éthiopien a gagné 100 millions d’euros en l’espace de deux ans seulement grâce au trafic d'humains.
L'UA pointée du doigt
Globalement les médias s’en prennent aux grandes institutions politiques, notamment à l’Union Africaine. L’hebdomadaire ougandais The Observer critique le manque de leadership de l’UA, qui n'a pas encore organisé de sommet sur la question de l’émigration clandestine.
La nouvelle tribune, au Bénin, critique, elle, la bureaucratie exagérée de l’Union africaine. Alors que cette organisation est la plus touchée par le problème, elle fait la sourde oreille, d’où cette interrogation sur son utilité... voire même sur son essence.