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Le choc après les répressions d'une manifestation au Mali

Mahamadou Kane
11 août 2023

Banques hors services, transports à l'arrêt, boutiques fermées. Les habitants de Bandiagara sont toujours sous le choc de la répression de la manifestation mercredi pour protester contre une attaque djihadiste à Bodio.

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Photo d'archive. D'après l'ONG Human Rights Watch, les groupes armés islamistes multiplierait les meurtres et viols au Mali.
Photo d'archive. D'après l'ONG Human Rights Watch, les groupes armés islamistes multiplierait les meurtres et viols au Mali. Image : Francois Xavier Marit/AFP/Getty Images

Retour au calme à Bandiagara un peu moins de deux jours après la répression d'une manifestation par les forces de l'ordre. Une manifestation organisée ce mercredi à l'occasion d'une attaque djihadiste à Bodio, qui a provoqué la mort de près de 20 personnes.

Les organisations de la société civile ont fait appel pour protester contre la dégradation de la situation sécuritaire dans le centre du pays et notamment dans le pays dogon. Des événements qui ont eu un impact sur les activités quotidiennes qui tournent ainsi au ralenti. 

Depuis le Putsch au Mali en 2021, un gouvernement transitoire du militaire est au pouvoir.
Depuis le Putsch au Mali en 2021, un gouvernement transitoire du militaire est au pouvoir.Image : Ousmane Makaveli/AFP/Getty Images

Les attaques djihadistes de plus en plus violentes 

L'attaque dijhadiste à Bodio, a aussi causé d'importants dégâts matériels. Située à 15 kilomètres de Bandiagara la localité a été vidée de ses habitants.

Aboubacar Karembé, secrétaire général du bureau local des jeunesde Bandiagara, dénonce la répression de la manifestation par les forces de l'ordre qui aurait fait au moins un mort et cinq blessés du côté des manifestants: "Nous sommes avec la transition, nous soutenons la transition, mais ce qui est sûr, c'est que nous sommes en train de déplorer une situation qui est très regrettable. Parce qu'on ne peut pas imaginer qu'on dise que l'armée monte en puissance et qu'on continue à compter nos morts".

Le secrétaire général ne cache pas son incompréhension vis-à-vis de la brutalité de l'attaque djihadiste: "Des dizaines et des dizaines de morts dans un village. Imaginez Bodio, un petit village, si on compte 17 morts avec des blessés. C'est vraiment inimaginable et inacceptable.

Photo d'archive. Les habitants dans le pays Dogon fuient les attaques djihadistes. De nombreux enfants déplacés  souffrent de malnutrition et de paludisme.
Photo d'archive. Les habitants dans le pays Dogon fuient les attaques djihadistes. De nombreux enfants déplacés souffrent de malnutrition et de paludisme.Image : Mohamed Dayfour/MSF

Une attaque évitable ?

Selon Bocari Guindo avec un peu d'anticipation de la part des autorités, les événements du week-end auraient pu être évités: "Malheureusement, cette situation nous l'avons vue venir, nous avons interpellé, nous avons lancé des cris de cœur, mais il semblerait que les mesures nécessaires n'ont pas été suffisamment prises pour que les événements du week-end dernier et de ce début de semaine ne se produisent pas." 

Bocari Guindo est président de la commission nationale des jeunes de Ginna Dogon, l'association pour la promotion et la protection de la culture dogon. Pour lui, il est important, d'interpeller le gouvernement, "puisqu'avec ces attaques, il y a eu des villages qui se sont vidés, il y a eu des morts, il y a eu des blessés. Et il leur demande surtout des mesures, pour que "ce cycle de violences s'arrête."

Selon les organisations de la société civile et de jeunes du pays dogon, depuis le début de l'hivernage, plusieurs centaines de personnes ont été obligées d'abandonner leurs localités d'origine en raison de l'insécurité liée aux attaques djihadistes dans la région.