Le terrorisme islamiste inquiète le Burkina

Au Burkina Faso, la "patrie des hommes intègres", un récent attentat terroriste fait craindre l'extension des activités de la milice djihadiste de l'Etat Islamique. Dans le nord du Burkina Faso, la crainte d'attaques et d'attentats terroristes n'a jamais été aussi grande qu'aujourd'hui, relève la taz, die tageszeitung. Le pays a toujours été pauvre, mais était jusqu'ici considéré comme sûr et stable. Maintenant en raison de la situation au Mali voisin, le pays est entraîné dans la spirale de la violence.

Le dernier attentat s'est produit la semaine dernière dans la ville de Markoye dans le triangle entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Deux personnes ont été tuées, dont une femme de 70 ans, trois douaniers ont été blessés. Les assaillants en moto auraient fui en direction du Niger. Une agence de presse mauritanienne qui se base sur des sites Internet, attribue l'attaque au groupe de l'Etat Islamique.

En Afrique de l'ouest, l‘Etat Islamique est avant tout connu par ses liens avec l'organisation terroriste nigériane Boko Haram, qui a rallié l'EI il y a un an. Mais le groupe islamiste Al-Mourabitoun aussi actif au Mali du terroriste algérien (déclaré mort à plusieurs reprises )Mokhtar Belmokhtar a eu des contacts répétés avec l'EI. Mais on ne peut pas dire jusque là que des combattant aient été recrutés en masse. Jusqu'ici, AQMI, "Al-Qaida au Maghreb Islamique" (AQMI) est bien davantage ancré dans la région.

Mais d'où que provienne la terreur, Ouagadougou la capitale du Burkina Fasos veut enfin passer à l'action. L'attaque de Markoye est au moins la septième action de ce genre depuis Avril 2015. Mais seules les attaques à la mi-janvier sur l‘hôtel Splendid et sur le Café Cappuccino en plein centre de Ouagadagoudou, avec 30 morts et des dizaines de blessés ont fait les gros titres. Pourtant on croit savoir depuis des années déjà que justement la province septentrionale de l'Oudalan, où se trouve aussi Markoye, est une terre de refuge pour terroristes. A partir de Dori en direction du Nord, les routes asphaltées se transforment pistes de sable. La région est en partie quasi inhabitée. Des opérations d'envergure pour des forces de sécurité qui ne connaissent pas la zone sont difficiles. Les frontières vers les pays voisins sont facilement franchissables sans problèmes.

C'est pourquoi l'évolution de la situation au Mali est préoccupante. Là des attaques ont lieu parfois presque quotidiennement, non seulement dans le nord instable, mais aussi dans des parties du centre Mali autrefois paisible. La localité de Boni non loin de la frontière du Burkina Faso a été occupée par des terroristes à la fin de la semaine dernière, entretemps l'armée malienne en a repris le contrôle. Dans la capitale Bamako, le gouvernement s'efforce de limiter les dégâts. Le ministre de la Défense a été échangé, et lundi dernier, le Général Salif Traoré, Ministre de la Sécurité pour le Mali central a annoncé une opération militaire. Il a annoncé renforcer les contrôles des armes de petit calibre et la coopération avec les pays voisins, par emple en assurant des patrouilles frontalières communes.

Deux jours auparavant, le président du Mali s'était encore montré optimiste. Devant la presse malienne à l'occasion du troisième anniversaire de sa prise de fonctions Ibrahim Boubacar Keïta a déclaré que l'application de l'accord de paix pour le nord du Mali se fait pas à pas ,mais que finalement tout ce qui avait été convenu serait appliqué. D'autres Maliens eux, rapportent que le Nord sombre dans le chaos et qu'en certains endroits la situation ressemble à un état de guerre civile...

Autre thème, autre guerre, celles des défenseurs des éléphants

Ce symbole de sagesse, connu pour son intelligence et sa mémoire : l'éléphant, un animal , quoique protégé, voit sa survie menacée. Les défenseurs des espèces menacées dénoncent le braconnage à grande échelle dont sont victimes les géants de la savane en Afrique. Dans certains pays le recul de l‘espèce a atteint une dimension dramatique...

Les défenseurs des éléphants sonnent l'alarme : le nombre des pachydermes africains est bien plus réduit que l'on ne croyait jusqu'ici, relève la Berliner Zeitung. Leur nombre était estimé se situer entre 400.000 et 630.000 exemplaires selon différentes sources et méthode de comptage. Mais un nouveau recensement plus précis fait par des experts dans 18 pays africains, a révélé l'existence d'un peu plus de 352 .000 éléphants. La population globale diminue de 8% chaque année et cela est dû aux activités de braconnage. Des centaines d'animaux sont abattus illégalement. Le quotidien cite Mike Chase, le directeur scientifique du programme de recensement :

"Je ne crois pas que quiconque au monde ait jamais vu autant d'éléphants morts que moi au cours des deux années passées ! Il y avait des jours où je pensais ne pas faire plus que de documenter la disparition de l'une des espèces animales les plus remarquables au monde!"

Le „grand recensement des éléphants“ a duré deux années et 90 experts et scientifiques y ont participé ainsi que 286 pilotes. Avec 81 petits avions équipés de caméras, ils ont survolé plusieurs fois une grande partie du continent, parcourant une distance totale de près de 500.000 kilomètres, afin de compter la population d'éléphants. Seuls trois états africains avec une population notable d'éléphants n'ont pas été pris en compte: la République Centrafricaine et le Soudan du Sud, en raison de guerres civiles ainsi que la Namibie qui indique avoir 22. 700 éléphants sur son territoire.

Dans certaines régions, les recenseurs ont vu des spectacles désolants, comme dans le nord du Cameroun par exemple, où pour dix éléphants en vie, huit autres avaient été abattus. En tout, seuls 148 de ces animaux ont été répertoriés, leur disparition ne semble plus qu'une question de quelques mois si rien n'est entrepris. La situation n'est guère meilleure en Angola, au Mozambique et en Tanzanie. Dans le parc national tanzanien de Selous, la population des éléphants a diminué de 75% au cours de la dernière décennie. Une lueur d'espoir par contre dans le sud du continent - au Botswana, au Zimbabwe et en Afrique du Sud, où vivent entretemps 60 % de tous les éléphants de savane africains. Des images satellites ont montré que les animaux menacés par le braconnage massif en Angola trouvent refuge au Botswana relativement bien protégé. Aujourd'hui, la densité de population des pachydermes y est si élevée que les arbres y subissent des dommages quasiment irréparables !

Avant la colonisation par les Européens, vivaient près de 20 millions d'éléphants sur le continent africain. Leur nombre n'a cessé de diminuer jusqu'à ce que, au cours des dernières décennies, les efforts de préservation de l'environnement et des espèces aient pu freiner cette hécatombe. Mais au cours des dix dernières années, le braconnage reprend de l'ampleur, ce qui est dû à l'émergence de classes moyennes en Chine et au Vietnam dont les revenus ont augmenté. Dans ces pays, l'ivoire est utilisé pour la fabrication de bijoux et d'objets décoratifs comme aussi pour la fabrication de médicaments et aphrodisiaques. Le commerce illégal d‘ivoire issu des défenses est entre les mains de bandes criminelles organisées qui utilisent les services de braconniers locaux. Les éléphants sont abattus au moyen de fusils automatiques, de Kalachnikov ou de flèches empoisonnées...