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La sécurité revient dans le centre du Mali

Mahamadou Kane
8 février 2022

Les échanges commerciaux entre les différentes localités de la région de Mopti ont repris, à la grande satisfaction des commerçants.

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La localité de Konna, non loin de la ville de Mopti
La localité de Konna, non loin de la ville de MoptiImage : MICHELE CATTANI/AFP/Getty Images

Au marché de poissons sur la digue de Mopti, surnommée "la venise malienne", les pinasses font quotidiennement la navette vers des zones jugées encore à risque il y a quelques temps.

La quinquagénaire Bintou Sabé gère le magasin numéro 18 du marché de poissons sur la digue de Mopti. Cette revendeuse confie à la DW que l'activité qu'elle mène est un héritage familial.

Un soldat malien à Mopti
Un soldat malien à MoptiImage : Michele Cattani/AFP/Getty Images

Bintou est en effet de l'ethnie bozo (vivant le long du fleuve) avec comme activité principale la pêche. Au moment d'aborder la situation sécuritaire dans le centre du pays, celle-ci explique qu’il semble y avoir une amélioration.

"Je pourrais dire que l'insécurité a diminué ces derniers temps. Car avant, les produits qu'on payait n'avaient pas de débouchés en raison de l'insécurité. A de nombreuses reprises, ceux qui acheminaient nos produits ne revenaient plus de leur voyage. Mais nous pouvons dire Dieu merci."

Reprise des activités

A 500 mètres, Seyni Yentao et ses frères dirigent une entreprise familiale de vente de poissons. Une entreprise qui ne faisait plus de recettes depuis 2016 en raison de l'insécurité. Seyni affirme que le marché de poissons a désormais repris son activité.

Selon elle, "il y a beaucoup de commerçants qu'on avait perdus de vue. Mais aujourd'hui ceux-ci reviennent dans notre marché. Ils viennent essentiellement des localités voisines comme Bandiagara, Koro, Bankass, Douentza (centre du Mali). La situation sécuritaire s'est nettement améliorée depuis un ou deux mois."

Moumini Diarra a fui les combats au Burkina Faso voisin avec sa femme et ses deux enfants au mois de décembre dernier.

"Ce qui nous préoccupe, c'est notre subsistance" (Moumini Diarra)

Pour ce déplacé interne, le retour au calme dans le centre du pays est une bonne chose. Mais il reproche aux autorités de ne pas leur venir en aide.

"Maintenant ce qui nous préoccupe, c'est notre subsistance. On attend un appui à ce niveau. Sinon autrement, on ne se plaint plus vraiment de la situation sécuritaire depuis notre arrivée ici à Mopti. J'appelle de mes vœux un accompagnement de nos autorités afin d'assister ma famille qui manque de tout. Mes tentatives à ce niveau se sont pour l'instant soldées par un échec", explique-t-il.

Dans son rapport publié en juin 2021, la Commission mouvement des populations (CMP) a évalué à plus de 300.000, le nombre de personnes déplacées dans l'ensemble des régions du Mali.