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La presse et le SPD nouveau

Sandrine Blanchard10 février 2004

Malgré le départ du chancelier Schröder de ses fonctions à la tête de son parti, les débats pour le moins houleux continuent d'aller bon train au sein du SPD. Pomme de discorde des socio-démocrates : la politique de réformes engagée par Berlin. La presse allemande semble sceptique quant à l'efficacité de la nouvelle répartition des rôles au sein du SPD.

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Le Kölner Stadtanzeiger pense que c'est mal parti pour le SPD : même le chef du SPD de Rhénanie du nord-Westphalie exige déjà, à peine trois jours après les changements à la tête du parti, de rouvrir le dossier de la toute nouvelle politique de santé. Et le journal d'ironiser : voilà encore une preuve de l'unité au sein du SPD, sur la nécessité des réformes ! La TZ de Munich explique que Franz le Gentil prend la suite de Gerd le Méchant. Il a préparé des su-sucres à l'Allemagne, pour lui faire avaler les réformes. Le dilemme, c'est que ce ne sont pas des réformes mutilées qui feront avancer les choses. La Frankfurter Rundschau s'intéresse surtout aux réactions de l'allié du SPD : Bündnis 90/Die Grünen. Après la consternation de vendredi, puis les vœux de réussite au parti du chancelier, les verts font désormais entendre des bémols. La tête du parti écologiste essaie de se montrer optimiste. D'ailleurs Franz Müntefering a à peu près le même message que les Verts, à savoir « Les réformes font mal, mais sont inévitables. ». Mais, écrit le quotidien de Francfort, le nouveau chef du SPD n'est que le côté chocolat de la médaille. Au revers, il y a le chancelier amputé d'une partie de son autorité. Et le journal explique que les Verts surveillent d'un œil inquiet ce qui s'écrit dans les tabloïds, qui n'hésitent pas à parler du « crépuscule du chancelier ». Car la presse, on le sait participe à la formation de l'opinion, et un lynchage médiatique du SPD pourrait pousser la chancellerie à piétiner davantage le social, pour faire du rendement, et obtenir des résultats rapidement. Finissions sur la tageszeitung de Berlin, particulièrement virulente. Elle compare la nouvelle direction à deux têtes du SPD comme une mascarade-placebo : Le chirurgien Schröder va opérer des coupes qui font mal. Heureusement, docteur Müntefering est là, le nouveau président désigné du parti, que le journal imagine comme un spécialiste en rééducation. Un docteur qui va devoir, après l'opération, réapprendre à son patient, l'Allemagne donc, à boiter, certes, pour le restant de ses jours... mais de bonne humeur. La taz estime que les dirigeants du SPD cultivent le mythe d'une base homogène, regroupée autour de grands idéaux, et essaient de concilier le noyau historique du parti avec les réformes prévues... et c'est loin d'être facile. La taz s'en donne à cœur joie, avec quelques exemples : Une répartition plus juste des dommages engendrés par les réformes? Pas avec Schröder, voyons !, répond le journal. L'égalité des chances pour l'éducation et la formation ? Décidément difficilement conciliable avec le projet d'université d'élite présenté il y a peu par le gouvernement!