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La presse allemande réagit au retrait de Daimler en Iran

Hugo Flotat-Talon
8 août 2018

Le constructeur automobile a annoncé la fin de ses activités en Iran pour l'instant, après les menaces de Donald Trump. La revue de presse revient également sur les dix ans de la guerre d'Ossétie du Sud.

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Mercedes Benz C-Klasse Cabrio
Image : Daimler AG

Ce mercredi en Allemagne les journaux reviennent notamment sur les relations des entreprises allemandes avec l'Iran. Et notamment celles de Daimler, l'entreprise automobile. La presse réagit à son annonce de mardi 7 août d'arrêter ses activités en Iran pour l'instant. Annonce faite en réponse au président américain qui a menacé de priver du marché américain les entreprises qui continueraient de faire du commerce avec le pays du Moyen-Orient.

"Daimler fait un quart de son commerce avec les Etats-Unis et a donc plié devant le président américain", commente la Süddeutsche Zeitung. "Mais on ne peut pas blâmer l'entreprise, son unique rôle est de faire du commerce et de rendre compte aux actionnaires", estime le journal. Pour le quotidien, c'est aux politiques élus de faire respecter les lois du marché aux Américains.

Mercedes-Benz
Image : Getty Images/T. Niedermueller

Action européenne délicate

Parce qu'au-delà de cette mesure qui entrave un peu les affaires du constructeur automobile allemand, le débat est bien là. Est-ce à Donald Trump de décider des règles du commerce mondial ? "Quoi qu'en pense de l'Iran, même si le pays ne peut être notre ami car il ne reconnait pas le droit d'existence d'Israël, la décision américaine est condamnable", écrit la Rheinische Post. "Le gouvernement fédéral doit dire clairement aux Etats-Unis que l'accord sur le nucléaire continue de s'appliquer pour les Occidentaux et qu'il ne condamnera pas une entreprise qui fait des affaires avec l'Iran", poursuit le journal.

"Mais si Daimler se retire, quelle autre entreprise, plus petite, ira faire des affaires là-bas ?", interroge die Westfälischen Nachrichten. "L'UE tente bien de contrer ces sanctions en appliquant ce qui permet de protéger ses entreprises des sanctions des pays tiers, mais les Etats-Unis sont assis sur le levier", constate finalement le journal sur son site. "Trump mise sur le chaos en Iran pour signer un nouveau traité, mais si c'est le même qu'avec la Corée du Nord, le monde n'aura rien gagné".

Il y a dix ans : la guerre en Géorgie

Georgien Südossetien Russischer Panzer
Un char russe en Ossétie du Sud en 2008.Image : picture-alliance/epa/M. Shipenkov

Dans la presse aujourd'hui aussi, un anniversaire. Pas joyeux, bien au contraire. Celui des dix ans de la guerre de l'Ossétie du Sud. "Retour au pays de clôtures et des tombes", titre la Süddeutsche. Qui rappelle cette "guerre courte débutée dans la nuit du 8 août 2008 et qui durera cinq jours".

À l'époque Moscou était intervenu militairement pour soutenir des milices séparatistes en Géorgie. Les soldats russes s'étaient ensuite retirés d'une partie du pays mais l'indépendance des deux régions séparatistes avaient été reconnue par le Kremlin et des soldats y sont encore présents. "Sur place le président géorgien parle toujours de guerre avec la Russie", écrit la Süddeutsche.

Intérêts russes

Symbolbild Ukraine Russland Gaspipeline
Image : Sergei Supinsky/AFP/Getty Images

"Les conflits gelés comme ceux-là portent mal leur nom, car ils sont brûlants", dit encore le journal. "Dans ce cas-là, cela permet à la Russie de garder le contrôle sur ses voisins". "Et puis la Russie a aussi le contrôle d'un oléoduc sur place", ajoute la Frankfürter Allgemeine Zeitung.

Pour le journal, cette guerre de cinq jours dont souffrent encore des déplacés aujourd'hui a renforcé la volonté de l'Europe de coopérer avec la Russie. Car l'Europe avait vu venir l'escalade. "Cela a montré quels moyens est capable d'utiliser Moscou et quel est le poids de ses mots", conclu le journal.

Portrait Hugo Flotat-Talon
Hugo Flotat-Talon Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleHugo_FT_