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"La gouvernance ne peut être réglée par des militaires"

Robert Adé
11 avril 2022

Interview avec le Commissaire de la Cédéao chargé des affaires politiques, de la paix et de la sécurité.

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Manifestation en soutien aux militaires qui ont pris le pouvoir au Mali et au Burkina Faso (Ouagadougou, le 25 janvier 2022)
Manifestation en soutien aux militaires qui ont pris le pouvoir au Mali et au Burkina Faso (Ouagadougou, le 25 janvier 2022)Image : OLYMPIA DE MAISMONT/AFP

En marge de la conférence régionale sur le changement climatique, la paix et la sécurité en Afrique de l’ouest et au Sahel, qui s’est tenue à Dakar au Sénégal, le Commissaire de la Cédéao chargé des affaires politiques, de la paix et de la sécurité, le général Francis Béhanzin, a réagi à la libération de l’ancien président burkinabè, Marc Roch Christian Kaboré, par le gouvernement de transition au BurkinaFaso. Il s’est également prononcé sur les événements de Moura au Mali où l'armée est accusée d'avoir tué des civils.

Ecoutez ou lisez ci-dessous l'interview avec le général Francis Béhanzin

Ma première réaction, c'est que les militairesqui ont pris le pouvoir au Burkina ont le credo habituel dans les forces de sécurité et de défense : surgir, agir et disparaître.

La gouvernance politique ne peut pas être réglée par les militaires. C'est les acteurs politiques dans un pays qui animent la vie de ce pays. Mais c'est quand les acteurs politiques n'arrivent pas à s'entendre que les militaires font irruption. Il vaut mieux que les acteurs politiques s'entendent.

>> Lire aussi : Des manifestants réclament le retrait du Mali de la Cédéao

C'est vrai, ils ont libéré le président Kaboré. C'est vraiment un effet positif du comportement des autorités militaires du Burkina Faso parce que les chefs d'Etat de la CEDEAO ont prescrit la libération sans conditions du président Kaboré.

Il reste les autres conditions à savoir la durée de la transition et le chronogramme pour la transition. Nous sommes toujours en pourparlers avec ces pays: le Burkina, le Mali, la Guinée pour qu'au bout du compte, très rapidement, les militaires puissent s'effacer et laisser un ordre constitutionnel normal reprendre ses fonctions dans ces pays-là.

DW : Parlant justement du Mali, est- ce que les événements de Moura ne vont pas compliquer la situation sécuritaire dans ce pays?


Non, les événements de Moura, c'est la question du respect des droits humains. Il semblerait qu'il y aurait eu des opérations dans cette zone, opérations a priori qui concernaient les terroristes dans cette zone-là. Mais des organisations de la société civile et des ONG auraient établi qu'il y aurait eu des populations civiles qui ont été massacrées.

>> Lire aussi : Vers une décrispation des relations entre la Cédéao et le Mali ?

Je crois que le gouvernement de transition a pris une bonne décision de mettre le Parquet sur la question qui a ouvert une enquête et nous attendons les résultats de cette enquête. Si des militaires républicains ont commis des exactions du genre à travers cette tuerie, ça se révèlera. On comprendra que vraiment ce n'est pas que les terroristes et qu'il y avait la population civile.