Législatives 2020 au Mali : début timide de la campagne
9 mars 2020Les candidats aux élections législatives du 29 mars ont désormais près de trois semaines pour tenter de convaincre les électeurs. Ce sont au total 147 sièges de députés qui sont à pourvoir.
1.451 candidats sont en compétition sur plus de 550 listes.
Pour Amadou Diepkilé, député sortant et candidat du parti Adema Pasj (Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice) dans la circonscription électorale de Bandiagara (centre du Mali), la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans la région de Mopti est préoccupante.
"Il y a eu trop de déplacés. Dans les villages où il y avait 1000 habitants, aujourd’hui on ne trouve que 200 personnes sur place. Par ailleurs, dans certains villages, on ne trouve plus personne, tout le monde est parti", déplore-t-il.
Amadou Diepkilé a donc décidé de ne pas aller battre campagne dans son fief électoral de Bandiagara.
"Moi je suis de l’Adema et je suis en alliance avec le parti au pouvoir le RPM (Rassemblement pour le Mali) et la CODEM (Convergence pour le développement du Mali), un parti de la majorité présidentielle. Dans chaque localité du centre, nous avons des représentants. Nous allons donc demander à ces représentants de battre campagne pour nous. Sans cela, dire que nous serons à bord des véhicules comme on le faisait auparavant, cela n’est tout simplement plus possible", soutient-il.
Résignés à vivre dans l'insécurité
À seulement 22ans, Mahamadou Youssouf Dicko est l’un des plus jeunes candidats à ces élections législatives. Il figure sur la liste du Parti pour l’action civique et patriotique (PACP) à Gao, dans le nord du pays. Cette région reste en proie aux activités des groupes armés.
Le quotidien des habitants est rythmé par des enlèvements, des braquages ou encore des assassinats ciblés. Ce contexte sécuritaire préoccupant n’inquiète cependant pas Mahamadou Youssouf Dicko qui compte bien battre campagne dans sa ville natale.
"Chez nous à Gao, nous nous sommes adaptés à l’insécurité, car c’est du 1er janvier au 31 décembre. Pour battre campagne, nous allons surtout miser sur le porte-à-porte, les marchés et les 'grins' (lieux de regroupement et de discussions entre jeunes maliens). Nous allons partir avec nos propres moyens, nous sommes jeunes et nous voulons le changement", affirme-t-il.
En plus des FAMA, les forces armées maliennes, le 1er et le second tour des élections législatives seront sécurisés par les mouvements armés signataires de l’Accord de juin 2015, la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali) et les forces françaises de l’opération Barkhane.