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Interdiction du diesel, la polémique tourne à plein régime

28 février 2018

Les éditorialistes allemands reviennent sur la prochaine interdiction des véhicules diesel les plus polluants dans certaines villes du pays.

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Bundesverwaltungsgericht verhandelt über Diesel-Fahrverbote
Image : picture-alliance/dpa/S. Willnow

Hier (mardi), la Cour administrative fédérale a  permis aux communes de décider de tolérer ou non ces véhicules dans leurs agglomérations. 

Deutschland Bundesverwaltungsgericht urteilt über Diesel-Fahrverbote
Les juges de la Cour administrative fédérale, à LeipzigImage : picture-alliance/dpa/S. Willnow

La grande question que se posent les journaux sur le diesel, c'est comment appliquer l'interdiction qui pourrait être décrétée dès le mois d'avril dans certaines communes? Comment distinguer les voitures qui auront le droit de rouler ou pas ? Une question qui émeut, au pays de l'automobile reine, au point que la Süddeutsche Zeitung lui consacre sa manchette, sa photo de Une, toute la deuxième page et un édito.

La SZ note qu'en donnant raison à l'ONG plaignante, la Umwelthilfe, ce procès a mis en évidence l'échec des politiques et de l'industrie automobile. Et il oblige à penser la mobilité en ville de l'avenir de façon à ce que les citadins vivent et bougent davantage ensemble plutôt que côte-à-côte.

Un défi qui est aussi une chance pour les villes qui ont misé trop longtemps sur l'individualisme d'un transport en boîte de conserve. Mais une possibilité aussi, poursuit la Süddeutsche Zeitung, de repenser le monde du travail, en reliant le moindre village à la fibre optique, ce qui faciliterait le recours au télétravail et réduirait les besoins en transport vers et dans les villes.

Deutschland Fahrverbort in Städten
"Respirons", préconise la Süddeutsche ZeitungImage : picture alliance/AP Photo/M. Meissner

"Pauvre diesel", déplore pour sa part la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La FAZ s'agace de ce qu'une question d'abord triviale, "comment faire respecter les normes sur les émissions de gaz à effet de serre ?", ait dégénéré comme souvent en débat idéologique.

Avec d'un côté l'industrie automobile qui voit dans le diesel une technologie lucrative encore possible à développer, et de l'autre des écologistes et des scientifiques qui prennent les mesures anti-pollution comme un levier pour imposer leurs vues en matière de mobilité. D'autant que, toujours selon la FAZ, étant donné le peu d'équipement disponible et les défaillances des véhicules électriques, on a encore besoin de diesels modernes.

Retour à la voiture à cheval ou défi pour l'avenir?

"Une vie sans diesel est possible", titre ironiquement die tageszeitung qui ouvre sur une photo montrant des hommes en calèche à une station service. die taz salue la victoire de la Umwelthilfe à l'origine du procès, mais aussi celle des citoyens des villes dont le droit à respirer un air non-pollué ne sera plus ignoré. Mais après l'échec des politiques et de l'industrie, le journal craint que les consommateurs n'aient à payer les pots cassés (vraisemblablement les pots d'échappement cassés).

Frankreich Rivesaltes Protest gegen Gedenkveranstaltung an Algerienkrieg
Manifestation de harkis en 2016Image : Getty Images/AFP/R. Roig

Blessures coloniales

die taz revient par ailleurs sur un autre jugement, en France, cette fois. Le Conseil constitutionnel a ordonné que l'Etat français dédommage les Algériens autant que les Français quand ceux-ci ont été les victimes civiles d'attentats ou d'actes de guerre durant la guerre d'Algérie.

Une loi de 1963 réservait cette possibilité aux citoyens français. 15 000 personnes, qui ont désormais un passeport algérien, devraient ainsi pouvoir réclamer des indemnités au nom de cette reconnaissance morale tardive de la culpabilité de l'ex-puissance coloniale.