Réactions "horrifiées" après le tir sur un hôpital de Gaza
18 octobre 2023Une explosion survenue dans un hôpital de Gaza pourrait avoir fait jusqu'à 500 morts, selon le ministère gazaoui de la Santé.
Plusieurs centaines de personnes pourraient encore se trouver sous les décombres.
Le ministre, membre du Hamas, assure que des milliers de personnes avaient trouvé refuge dans le bâtiment au moment de cette explosion qu'il impute à un raid israélien.
L'armée israélienne affirme, elle, qu'elle n'a pas bombardé l'hôpital et que c'est un tir de roquette du Jihad islamique qui a provoqué ces dégâts.
Ce mercredi matin, la Russie a demandé à l'Etat hébreu de prouver qu'il n'y est pour rien dans cette attaque.
Une région "au bord du précipice"
Le Croissant rouge palestinien dénonce un "crime de guerre", qui a fait "des centaines" de victimes civiles, "dont des femmes, des enfants, des personnels de santé".
Le Secrétaire général de l'ONU s'est dit "horrifié" dès hier soir. Depuis la Chine, António Guterres a appelé les belligérants à une trêve humanitaire :
"La région est au bord du précipice. Juste avant mon départ pour Pékin, j'ai lancé deux appels humanitaires urgents", a indiqué le chef des Nations unies. "Au Hamas, pour la libération immédiate et inconditionnelle des otages. À Israël, pour qu'il autorise immédiatement l'accès sans restriction de l'aide humanitaire afin que l'on puisse répondre aux besoins les plus élémentaires de la population de Gaza, dont l'écrasante majorité est constituée de femmes et d'enfants".
António Guterres est attendu jeudi (19 octobre) en Egypte pour parler, justement, de l'aide humanitaire.
Les attaques du Hamas "ne peuvent justifier la punition collective des Palestiniens", a-t-il ajouté ce matin, après avoir dénoncé "les actes terroristes commis par le Hamas le 7 octobre".
Olaf Scholz aussi se dit "horrifié". Le chancelier allemand réclame une enquête et dénonce la mort de civils innocents.
Deuil et manifestations dans des pays musulmans
A Ramallah, en Cisjordanie occupée, des affrontements ont éclaté mardi soir entre des manifestants, qui appelaient à la démission du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, et ses forces de sécurité.
Le Hezbollah libanais, allié du Hamas, a appelé à observer une "journée de colère" aujourd'hui pour condamner le "massacre" de l'hôpital, dont il accuse Israël.
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a quant à lui décrété une journée de "deuil public".
Hier, les autorités iraniennes ont prévenu d'une possible "action préventive" contre Israël, qui a annoncé une offensive terrestre de grande ampleur à Gaza.
La Mauritanie a décrété trois jours de deuil national après le tir sur l'enceinte de l'hôpital dans la bande de Gaza.
Nouakchott appelle la communauté internationale à faire cesser immédiatement ce que les autorités mauritaniennes qualifient de "génocide".
Des manifestations ont eu lieu aussi devant des ambassades israéliennes, comme en Turquie, à Istanbul.
Aujourd'hui, Joe Biden, se rend à Tel Aviv où il doit s'entretenir notamment avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son cabinet.
Mais finalement, le président américain n'ira pas en Jordanie. Amman a annulé le sommet prévu avec Joe Biden, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, et Mahmoud Abbas.