Hollande embarassé par l'affaire Leonarda
21 octobre 2013La Frankfurter Rundschau reproche au président français d’avoir mis des jours à réagir à cette affaire. Et quand il l’a finalement fait, il a proposé quelque chose qui ne pouvait qu’aller de travers, écrit le journal, le retour de la jeune fille de 15 ans sans parents et sans famille. Résultat : une nouvelle vague d’indignation. François Hollande voulait apaiser les choses, mais son compromis hésitant n’a fait qu’attiser la crise. Le doute grandit dans le pays et l’extrême-droite se frotte les mains.
L’idéologie xénophobe de Marine Le Pen et du Front national devient de plus en plus banale dans la société française, analyse die Tageszeitung, qui explique ainsi la dureté du gouvernement. Mais le quotidien juge décevante et contreproductive la peur de François Hollande de s’opposer à une majorité de plus en plus réactionnaire sur la question de l’immigration. Eviter la confrontation à tout prix n’a jamais apporté à un chef d’Etat la reconnaissance des citoyens.
La Süddeutsche Zeitung note que Leonarda, depuis le Kosovo, a rejeté la proposition de François Hollande de revenir seule en France. Elle a déclaré qu’il n’avait « pas de cœur » et qu’elle « n’était pas un chien ». Ce n’est pas très poli, mais c’est révélateur : qu’une adolescente de 15 ans parvienne si facilement à voir à travers les manœuvres tactiques de la politique n’est pas très glorieux pour un président.
La Frankurter Allgemeine Zeitung revient de son côté sur l’annonce d’une date pour la conférence internationale sur la Syrie à Genève, qui aura finalement lieu le 23 novembre. La nouvelle la plus importante, estime le quotidien, c’est que cette conférence va bien avoir lieu. Washington et Moscou montrent ainsi qu’ils ont trouvé un terrain d’entente minimum. La guerre en Syrie comporte tellement de risques, que chacun veut y mettre un terme. Mais cela sera difficile. L’objectif principal de la conférence devrait être de réduire la violence dans le pays. Le régime syrien pourrait imposer à ses troupes un cessez-le-feu. Mais qui va brider les nombreuses milices islamistes ? Peut-être que le terrorisme imposé par ces milices – et qui dépasse les frontières de la Syrie – poussera les parties réunies autour d’une table à trouver une solution politique.