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Fin d'année morose pour les habitants de Beni

Wendy Bashi
28 décembre 2017

Alors que le Nord Kivu est toujours la cible d'attaques et de massacres, les habitants de Beni apprennent à vivre avec la peur. En espèrant des jours meilleurs.

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DR Kongo Alltagsleben in Beni in der nähe von dem Kreisverkehr Nyamwissi
Image : DW/W. Bashi

Reportage : la vie difficile des habitants de Béni

Depuis 2014, le territoire de Beni, dans le Nord Kivu, est la cible d'attaques et de massacres perpétrés par des présumés rebelles ADF, présents dans la région depuis les années 1980. Début décembre des casques bleusdes Nations Unies étaient assassinés sur leur base près de l'aéroport de Mavivi. Quelques jours plus tard c'est dans le quartier de Tamende, dans le centre de Beni, que les membres d'une famille étaient assassinés et égorgés en pleine nuit. Machettes, armes blanches, les modes opératoires sont bien connus des populations, qui, en cette fin d'année, n'ont pas vraiment le coeur à la fête.

Actions armées en cours

DR Kongo Alltagsleben in Beni in der nähe von dem Kreisverkehr Nyamwissi
Image : DW/W. Bashi

La population s'indigne, les autorités disent mettre tout en œuvre pour mettre fin à ces pratiques et la société civile de son côté continue son plaidoyer. L'armée congolaise a pour sa part annoncé le début d'opérations coordonnées avec l'armée ougandaise, une première dans la région. 

Dans les rues de Beni, les habitants s'adaptent en attendant des jours meilleurs. Assis sous son ombrelle, Sammy Katembo attend par exemple des potentiels clients pour réparer les pneus de leurs voitures. Avant il était agriculteur, mais son père a été assassiné en 2016 alors Sammy doit réparer des pneus pour subvenir aux besoins de sa famille. "Nous demandons au gouvernement de faire quelque chose pour que le pays puisse être à nouveau en paix comme ce fut dans le temps", confie-t-il.

"Ils égorgent, on vit avec"

DR Kongo Alltagsleben in Beni in der nähe von dem Kreisverkehr Nyamwissi
Image : DW/W. Bashi

Des temps révolus dont se souvient Félicité Massimengo. À plus de 70 ans elle s'offusque de voir des personnes égorgées et dénonce une pratique "nouvelle". "Avant il n'y avait pas de guerre. En 1964, il y a eu la guerre de Mulele puis nous avons vécu en toute quiétude. Nous nous étonnons", explique-t-elle. "Ce phénomène des égorgeurs à commencé selon moi depuis la mort du colonel Mamadou", ajoute Yvette, une habitante de Beni au chômage. "Maintenant je peux dire que nous sommes habitués, ils égorgent mais nous continuons à vivre."

Une situation déplorée par la société civile de Beni. Le révérend Gilbert Kambale, président de la coordination de la société civile, s'indigne des nombreux massacres perpétrés dans la région. Une situation qui reste à ce jour difficilement compréhensible. Le phénomène des "batakata", les coupeurs, est assez complexe tant il regroupe à la fois des massacres perpétrés par des présumés rebelles ADF, Mai Mai mais aussi des crimes de droit communs. 

                  Vous pouvez écouter l'intégralité de ce reportage en cliquant sur l'image ci-dessus.