Espoir de paix au Mali
19 juin 2013Malgré la longueur du processus et les difficultés qui ont marqué les pourparlers, la signature de l'accord de Ouagadougou suscite beaucoup d'espoir dans la capitale malienne. Il s'agit d'une étape importante dans le processus de normalisation dans le nord du pays, a estimé le ministre de l'administration du territoire signataire de l'accord, le colonel Moussa Sinko Coulibaly :
« Nous allons dès aujourd'hui commencer la mise en application et nous verrons ce que cela va apporter comme solution pour la résolution des crises répétitives dans le nord du Mali. Mais nous pensons que dans cet accord, nous avons prévu suffisamment d'éléments pour permettre une paix durable, un développement et une stabilité dans ces régions nord du Mali. »
Il s'agit d'un pas important vers la sortie de crise, estime-t-on aussi du côté des jeunes des régions du nord du Mali, pour qui la crise n'a que trop duré. Pour eux, c'est la levée d'un obstacle majeur à la tenue de la présidentielle du 28 juillet sur l'ensemble du territoire. Hamidou baba Touré fait partie de l'association des jeunes sympathisants et ressortissants du nord :
« Pour nous la jeunesse, c'est un nouvel élan, un nouveau départ. Parce que jusqu'à présent nous sommes dans le doute : est-ce que les élections vont se tenir ? Comment avoir nos cartes ? Est- ce qu'il y a des conditions spécifiques pour les gens du nord ? Aujourd'hui nous sommes fixés, nous savons que les élections auront lieu. »
La classe politique malienne dans sa grande majorité salue elle aussi la signature de l'accord de Ougadougou. Le FDR (front anti-putsch) y voit le chemin ouvert à la libération totale du pays, le recouvrement de son intégrité territoriale. Le FDR appelle cependant à la vigilance pour que les crimes commis au nord ne restent jamais impunis, comme le souligne Amadou Koita, secrétaire politique du mouvement :
« Nous saluons ce pré-accord et nous demandons tout simplement aux autorités maliennes et à l'ensemble du peuple malien d'être vigilent. Rien ne vaut la paix, mais il ne peut y avoir de paix sans justice. »
Les Maliens sont donc convaincus que le chemin qui mène à une paix définitive dans le nord reste encore long. Et sur ce chemin, l'accord de Ouagadougou est un petit pas, mais un pas décisif dans la bonne direction.