Entre le SPD et les syndicats, rien ne va plus
6 juillet 2004La Süddeutsche Zeitung est décidément très sceptique à l’encontre du nouveau groupe politique, proche des altermondialistes du groupe Attac. Le quotidien caricature son programme, qu’elle trouve des plus simplistes. « Premièrement : le principal problème de l’Allemagne, c’est son fort taux de chômage. Deuxièmement : la cause du chômage, c’est le manque d’emploi. Ergo, l’État doit faire quelque chose, puisqu’il ne faut pas attendre de créations d’emploi dans le secteur privé. » D’où la nécessité d’investissements massifs dans le secteur public, les écoles, l’Université et les institutions publiques en général. Le financement ? Davantage d’impôts pour les riches, une taxation des flux financiers. Et le quotidien munichois reproche au groupe d’ignorer la pression de la concurrence internationale, de faire abstraction de la mondialisation.
La SZ revient sur la question principale soulevée par ce nouveau mouvement : comment, aujourd’hui, se faire « l’avocat des petites gens » ? Alors que l’État n’a plus d’argent et que la paix sociale, si chers aux Allemands, soucieux d’éviter les conflits, n’est plus à l’ordre du jour...
La tageszeitung se fait l’écho des Verts. L’autre parti de la coalition gouvernementale, également rebelle en son temps, ne voit pas de danger dans le nouveau groupe. Les écologistes estiment que l’agitation autour de l’Alternative se tassera bien vite.
Et enfin, passons à la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le quotidien conservateur rappelle les dissensions traditionnelles de la gauche, souvent sujette à des scissions. Mais la FAZ pointe du doigt le fossé entre le SPD et les syndicats. Un fossé qui n’a jamais été si grand, écrit le journal, et cette guerre que se livrent syndicats en perdition et parti social-démocrate à la traîne pourrait bien les entraîner l’un et les autres, dans les abîmes de l’oubli, pour les prochaines générations.