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Désaccord au sein de l'UE sur la relocalisation des migrants

6 juin 2018

Une réunion des ministres de l'intérieur de l'Union européenne au Luxembourg a été boycottée par l'Italie. Rome souhaite que le fardeau migratoire soit partagé. Mais l'idée est balayée par les pays d'Europe de l'Est.

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Kroatien | Flüchtlinge
Image : picture-alliance/dpa/PIXSELL/D. Puklavec

Stephan Mayer : "Même l'actuel gouvernement fédéral en Allemagne critique certains points spécifiques"

Décidément, les Etats de l'Union européenne peinent à adopter une position commune sur la gestion des arrivées de demandeurs d'asile en Europe. Un signe qui ne trompe pas : le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, membre du parti d'extrême droite Lega, n'a pas fait le déplacement au Luxembourg où étaient réunis ce mardi (05.06.18) ses homologues européens.

C'est donc depuis Rome que le gouvernement italien a lancé sa demande que les Européens puissent dépasser le "Règlement de Dublin".

Cette législation rend les pays d'entrée de migrants principalement responsables pour les demandes d'asile. L'Italie réclame donc un système automatique de répartition obligatoire des demandeurs d'asile.

 

Italien Rom Guiseppe Conte
Image : Reuters/A. Bianchi

La grogne de Rome

Alors qu'il dévoilait les points forts de l'action gouvernementale devant les Députés italiens, Giuseppe Conte  le nouveau Premier ministre n'a pas mâché ses mots. Pour lui, "l'Europe a permis, (et nous devons le marteler,) la fermeture égoïste de nombreux Etats membres avec pour conséquence un afflux de migrants vers les pays côtiers, l'Italie en premier, quand les charges et les difficultés auraient plutôt dû être partagées."

Une répartition des migrants, c'est bien ce que propose la Bulgarie qui assure la présidence tournante de l'Union européenne. Or les pays de l'Est - la Pologne et la Hongrie en tête - s'y opposent.

 

Un accord pour plus tard ?

Selon Hélène Fritzon, la ministre suédoise en charge de la migration, la montée de l'extrême droite dans certains pays européens empêche d'avancer rapidement vers un compromis.

Belgien EU Gipfel in Brüssel
Image : picture-alliance/W. Dabkowski

Mais les réticences ne viennent pas que de l'Italie et les pays d'Europe de l'Est. Stephan Mayer est le représentant allemand à la réunion du Luxembourg, il occupe la fonction de Secrétaire d'état parlementaire au ministère allemand de l'intérieur. A son arrivée au Luxembourg ce mardi, il a indiqué que "même l'actuel gouvernement fédéral en Allemagne critique certains points spécifiques de l'Accord de Dublin."

Pour Stephan Mayer, l'Allemagne est ouverte "à des discussions sur la proposition faite par la Bulgarie. Sinon en l'état actuel, nous n'avons pas l'intention de l'accepter."

L'Allemagne et la France souhaitent que les pays d'entrée soient responsabilisés pour le traitement des demandes d'asile, sauf en période de crise où il devrait y avoir des "relocalisations" obligatoires".

À l'issue de la réunion du Luxembourg, le ministre bulgare de l'intérieur Valentin Radev a reconnu qu'un compromis sera difficile à trouver tout en se disant convaincu que les négociations sont sur la bonne voie. Les dirigeants des pays européens se retrouveront en sommet fin juin à Bruxelles mais rien n'indique qu'un accord y sera trouvé.

 

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum