Décision tactique ou signe de faiblesse ?
2 septembre 2013Die Welt fait part de son étonnement face à l'attitude de Barack Obama : d'abord il parle avec détermination d'une « ligne rouge », puis il fait marche arrière quand celle-ci a été dépassée. D'abord il accuse le régime syrien, preuves à l'appui, d'avoir fait usage d'armes chimiques et explique où et combien de temps les forces américaines vont frapper Damas, puis il repousse l'intervention car il veut attendre l'aval du congrès. Peut-on vraiment parler d'une stratégie réfléchie ?
Bonne idée, mais elle arrive un peu tard, écrit la Neue Osnabrücker Zeitung. Dans le débat sur une intervention en Syrie, Barack Obama aurait pu demander l'avis du congrès depuis longtemps. Et ce qui est problématique, c'est que le président a d'abord établi qu'une ligne rouge avait été franchie et qu'une réponse militaire s'imposait. Le fait qu'il demande le soutien du parlement après coup donne donc l'impression qu'il a peur de son propre courage.
Pour la Süddeutsche Zeitung au contraire, il s'agit d'une manœuvre intelligente. Le président Obama donne au congrès ce que celui-ci exige : une participation active. Quand il s'agit de guerre et de paix, le recours aux deux chambres ne s'impose pas sur le plan légal, mais face à la lassitude des Américains en ce qui concerne les guerres, Barack Obama a bien fait de lancer le débat. S'il avait ordonné une intervention sans demander l'avis du congrès, il aurait subi une énorme pression sur le plan intérieur et il aurait pu oublier beaucoup de ses projets pour les trois années qu'il lui reste à passer au pouvoir.
Le risque de voir le parlement refuser son aval est assez mince, estime de son côté le Tagesspiegel. Aux Etats-Unis, la principale critique n'est pas que Barack Obama ait une attitude trop belliqueuse, mais plutôt qu'il n'utilise pas assez la puissance du pays pour influencer la situation dans le monde arabe suite aux révoltes. De plus, il a gagné du temps, ajoute le quotidien. Il peut à présent se rendre au sommet du G20 en Russie sans bouleverser les débats avec une intervention militaire. Au mieux, cela poussera le président russe Vladimir Poutine à faire des concessions.