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Début du procès des attentats de 2015 à Bamako

Paul Lorgerie
27 octobre 2020

27 personnes en tout avaient perdu la vie dans ces attaques réalisées en mars et en novembre 2015. Les principaux accusés étaient bien présents.

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Un otage secouru et transporté depuis l'hôtel Radisson par les forces de sécurité maliennes, le 20 novembre 2015
Un otage secouru et transporté depuis l'hôtel Radisson par les forces de sécurité maliennes, le 20 novembre 2015 Image : picture-alliance/dpa

Les deux accusés sont entrés dans la salle d’audience menottés et cagoulés. Ce n’est qu’une fois leur visage découvert que les murmures ont commencé à résonner dans la salle. Fawaz Ould Ahmed, alias Ibrahim 10, est bien là, aux côtés de Sadou Chaka. 

Beaucoup avaient affirmé la libération du premier parmi les 204 terroristes, présumés comme accusés, élargis début octobre, sans qu’aucune confirmation officielle ne soit donnée. Dix minutes avant le procès, des sources bien placées dans le système judiciaire doutaient elles-mêmes de sa présence, à l’image de son avocat commis d’office, Tiessolo Konaré.

"J’avais pensé que ce procès n’aurait pas lieu. Dans la mesure où 200 et quelques personnes ont été élargies. Je pensais que mes clients ne seraient pas là", a-t-il confié. 

C’est pourtant bien lui qui se tient devant le président de la Cour. Et c’est d’une oreille attentive que Fawaz Ould Ahmed a écouté la lecture des chefs d’accusation qui a duré près d’une heure.  

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Actes de terrorisme, financement d’actes de terrorisme, assassinats, coups et blessures… la liste est longue. Et sa défense semble perdue d’avance, car Fawaz Ould Ahmed a reconnu les faits. Son avocat ne perd pour autant pas espoir. 

"Il ne s’agit pas d’avoir la tête de quelqu’un. Mais de savoir pourquoi il a fait ça, comment le corriger et comment on peut le ramener à la vie normale", a précisé Me Konaré. 

 

L'Etat malien pointé du doigt 

 

L’occasion pour les victimes et familles des victimes d’obtenir justice. Mais pour Alassane Diop, avocat d’une des parties civiles dans l’affaire du Radisson Blu, la présence de l’Etat comme principal plaignant pose un problème.

"Le terrorisme, c’est d’abord la responsabilité de l’Etat d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. L’Etat aussi se porte partie civile et cela me pose beaucoup de questions lorsque l’on sait que c’est aussi l’Etat qui a libéré beaucoup de terroristes", 


La séance a été suspendue vers midi et la Cour entendra les deux accusés demain (20.10) à la première heure. 

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