Die Linke: premier anniversaire et premier congrés
23 mai 2008
Die Linke est le seul parti allemand qui attire de nouveaux adhèrents. Mais au-delà des slogans rassembleurs, son programme politique reste flou.
« Pour moi, die Linke est le seul parti prêt aux changements… » A l'image de Daniel, jeune étudiant de 18 ans, ils sont nombreux en Allemagne à voir dans le parti die Linke l'avenir de la gauche gauche. La formation politique, créée il y a à peine un an, continue d'attirer des adhèrents. Et pourrait à terme faire de l'ombre à son rival, le SPD, le parti social-démocrate allemand, membre de la Grande Coalition au pouvoir :
« Ce qui m'a menée au parti die Linke ? Ils ont les mêmes buts que le SPD il y a 30 ans : soutenir les travailleurs, se battre pour leurs droits et faire en sorte que tout l'argent n'aille pas que dans les poches des élites. » Manuela Kalaschnikow a 59 ans et est une ancienne militante du SPD. Elle juge aujourd'hui la politique des socio-démocrates trop libérales. Une critique partagée par la plupart des militants de Die Linke. Jusqu'à ses dirigeants. Oskar Lafontaine, coprésident du parti, n'a jamais de mots assez durs pour dénoncer les réformes mises en place par l'ancien chancelier SPD Gerard Schröder, réformes soutenues par le Président de la République Fédérale, Horst Köhler, qui a annoncé hier son intention de se porter candidat à sa propre succession :
«ll s'est donné du mal pour être un bon président, là n'est pas la question. Nous critiquons ses positions néolibérales. Il a toujours été un partisan de l'Agenda 2010 et du Hartz IV. Et nous refusons bien évidemment cette politique sociale erratique qui contribue á la pauvreté de masse. »
Depuis un an, la réforme Hartz IV sur le chômage ou l'envoi des troupes allemandes en Afghanistan sont les cibles favorites de Die Linke. Mais beaucoup se demandent aujourd'hui, si au-delà des formules, il ne serait pas temps pour le parti de définir un réel programme politique. Et de formuler des contre-propositions claires pour s'inscrire durablement dans le paysage politique allemand.