Deux visions s'opposent pour réduire la pollution plastique
28 novembre 2024Les représentants de plus de 170 pays planchent depuis lundi (25.11) à Busan en Corée du Sud sur un premier traité contraignant destiné à lutter contre la pollution plastique.
Après deux ans de négociations sous l'égide de l'Onu, ils ont jusqu'à dimanche soir pour se mettre d'accord. Mais les discussions avancent lentement.
La quantité de plastique produite dans le monde a doublé en 20 ans et pourrait dépasser cette année les 500 millions de tonnes, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Et cette quantité risque encore de doubler d'ici 2040 si rien ne change.
Seul 10% du plastique est recyclé, et 20 millions de tonnes finissent chaque année dans la nature, du microplastique dans les mers et océans, aux décharges sauvages géantes en passant par les bouteilles dans les canalisations bouchées de Kinshasa.
Et dans un monde où tout est lié, la production de plastique, qui repose sur les hydrocarbures, alimente aussi le réchauffement climatique, et pourrait devenir responsable de 15% des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050.
Couper le robinet à la source
Malgré ces chiffres qui donnent le vertige, les négociations piétinent, car deux approches fondamentales s'opposent.
Il y a d'une part les pays qui veulent attaquer le problème à la source, c'est à dire réduire la quantité de plastique produite, et éliminer les produits à usage unique.
L'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Union européenne font partie de ce groupe qui se fait appeler la "Coalition de la haute ambition”.
Elle est notamment pilotée par le Rwanda. En Afrique, on retrouve dans cette coalition le Burkina, le Kenya, le Bénin, le Mali, la Guinée, le Gabon ou encore le Nigeria, pourtant un important producteur de pétrole.
L'approche des pays producteurs de pétrole
Car justement, l'autre approche est celle des pays pétroliers qui profitent économiquement de la production du plastique et des emballages, et qui veulent limiter le débat à la gestion des déchets, au recyclage et à l'optimisation des produits plastiques.
Là, on retrouve en tête l'Arabie saoudite, l'Iran, la Russie, le Brésil, l'Inde mais aussi la Chine, pour une autre raison : à savoir que la Chine est le premier producteur mondial de plastique.
Un autre point d'achoppements important sont les produits chimiques dits "problématiques" pour la santé humaine. La coalition de la haute-ambition veut les éliminer dans la production de plastique, ce que refusent les autres pays.