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Des œuvres des trésors royaux d'Abomey exposées à Paris

Nadir Djennad
27 octobre 2021

Conscients des enjeux historiques qui se jouent, beaucoup de jeunes Franco-Africains se sont rendus au Musée du Quai Branly à Paris pour admirer ces œuvres.

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Statues au Musée du Quai Branly
Parmi les 26 œuvres exposées, ces deux statues royalesImage : Pascal Rossignol/REUTERS

De nombreux jeunes venus spécialement voir les 26 œuvres sont fascinés par la beauté des statues royales exposées devant eux. Chacune des statues incarne un monarque, comme le puissant roi Ghézo en homme-oiseau ou le roi Béhanzin, mi-homme, mi-requin.

Une fierté, mais seulement un début

Des étudiants et de jeunes cadres d'origine africaine n'ont pas voulu rater ça. C'est le cas de Jean Damien de Sinzogan, 28 ans : 

"C'est une grande fierté de voir une exposition qui est aussi attractive et je suis également fier de voir que ces œuvres ont pu traverser l'espace, c'est-à-dire qu'elles ont été exposées ici et visitées, et qu'elles seront demain au Bénin ou d'autres personnes pourront les voir et les préserver pour le futur", estime cet entrepreneur franco-béninois.

Saga Ouiya, 27 ans, est étudiant à l'Ecole du Louvre à Paris. Franco-Burkinabè, il s'intéresse depuis de longues années aux œuvres d'art africaines pillées durant la colonisation. Il saluela restitution de ces 26 œuvres au Bénin, mais pour lui ce n'est pas assez.

Emmanuel Macron
Le président français Emmanuel Macron a fait le déplacement pour admirer ces œuvres Image : Michel Euler/AP Photo/picture alliance

"Nous comptons vraiment sur la France pour que la restitution ne soit pas uniquement sur 26 pièces, mais que cela s'agrandisse avec les autres pièces qui sont détenues de façon illicite dans les collections françaises", espère le Franco-Burkinabè. "Là, déjà c'est un grand pas et nous attendons vraiment le jour J pour la restitution historique de ces biens".

Pour Awa Traoré, employée de banque, le Bénin est un exemple à suivre.

"Le Bénin a ouvert la voie, et j'attends aussi que le Burkina Faso qui est mon pays puisse faire la même chose, demander la restitution des œuvres... déjà faire l'inventaire des œuvres qui sont là, qui appartiennent au Burkina et demander leur retour. Ce serait une justice rendue aux populations pour qu'elles puissent voir aussi ce qui leur a été enlevé il y a des siècles", considère cette Franco-Burkinabè de 29 ans.

Cependant, Maelys Richard, étudiante en histoire de l'art de 18 ans, est perplexe. Si les œuvres se trouvent au Bénin, elles ne pourront plus être vues dans un musée parisien. 

"Des Français n'ont pas la possibilité d'aller au Bénin, de pouvoir se cultiver sur une ethnie ou sur une population. C'est aussi important de pouvoir se cultiver sans avoir à aller dans le pays d'origine", estime la jeune femme. Ce à quoi Riyad Bouane, un de ses camarades, lui répond : "On pourra les voir sur internet ou comme ici par exemple avant qu'elles soient restituées au Bénin. C'est une bonne chose qu'elles reviennent dans leur pays d'origine. Enfin, c'étaient leurs rois, leurs royaumes, ce sont leurs ancêtres quoi…"

Le public parisien a jusqu'au 31 octobre pour découvrir ou redécouvrir ces œuvres avant leur restitution au Bénin.