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Des membres de la société civile derrière les barreaux

Julien Adayé
26 mars 2018

Les principales figures de la société civile, notamment du mouvement "anti loi de finances 2018" ont été arrêtées dimanche à Niamey. Les autorités les accusent d’avoir passé outre l’interdiction de manifester.

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Niger Protest gegen das Haushaltsgesetz der Regierung
Image : Getty Images/AFP/B. Hama

Des membres de la société civile derrière les barreaux

Karté Maina Bouka est le secrétaire général de l’association des constitutionnalistes du Niger.


DW: Comment se fait-il que des militants de la société civile nigérienne aient été arrêtés dimanche?


Karté Maina Bouka : La société civile regroupée autour de trois grands collectifs, notamment, (le groupe alternative espace citoyen) de Moussa Tchangari, (le mouvement patriotique pour une citoyenneté responsable) le MPCR de Nouhou Arzika et le Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (Rotab) dirigé par Ali Idrissa avaient donc projeté de marcher dimanche. Alors la ville de Niamey avait fait savoir la semaine passée que pour des raisons évidentes de sécurité, la marche ne peut être permise. Ce qui a été notifié aux responsables. Et très tôt le matin déjà hier, les forces de l’ordre ont barricadé les endroits du rassemblement et aussi certaines parties de l’itinéraire qui a été prévu. Mais là dans la nuit, nous avons appris que certains responsables de la société civile avaient été arrêtés. Notamment Arzika, Tchangari, Ali Idrissa et maître Drouhana, un avocat qui est aussi  très actif sur le terrain de la société civile.


DW : Donc ils n’ont pas été arrêtés lors de la manifestation mais plutôt dans la soirée ?

Karté Maina Bouka : Ils n’ont pas été arrêtés lors de la manifestation, parce que cette dernière n’a pas eue lieu. Les forces de l’ordre, ont empêché, l’accès à la place Toumo, lieu du rassemblement. Mais quand même il faut signaler que à certains endroits de Niamey, il y’a eu quelques échauffourées. Quelques pneus avaient été brûlés. Et puis de courtes poursuites aussi ont été lancées. Mais les quatre acteurs de la société civile n’étaient pris sur le terrain de la manifestation, ils n’ont pas été interpellés tous au même moment. Mais je pense que c’est à des heures différentes, à des moments différents et à des endroits différents.


DW : Et vous qui êtes justement pour le respect de la constitution dans votre pays, dites-nous est ce que cette marche était légale ?


Karté Maina Bouka : Ce qu’il faut préciser, c’est la liberté de manifester, elle est consacrée dans la constitution. Comme c’est d’ailleurs dans le cas dans toutes les constitutions africaines. En principe ça ne devrait pas être interdit.


DW : Quelle est l’ambiance depuis ce matin à Niamey ?


Karté Maina Bouka : L’ambiance est calme mais je pense que c’est un calme relatif. Alors si on ajoute déjà ces arrestations là sur ce qui se passe sur le front social sans compter d’autres protestations du côté des partis politiques, je pense que c'est trop pour un Niger qui cherche ses repères.