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Des dysfonctionnements dans la justice nigérienne

Mahamadou Abdoulkarim
4 juillet 2018

Les avocats des acteurs de la société civile du Niger dénoncent le fait que leurs clients n'ont pas été transférés mardi au tribunal, contrairement à ce qui était prévu. "Il n'y a pas de justice", déplore la défense.

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Niger Protest gegen das Haushaltsgesetz der Regierung
Manifestation de février 2018 à Niamey contre la loi de finances 2018Image : picture-alliance/AA/B. Boureima

'Il n'y a pas de justice dans ce dossier' (avocat de la défense) - MP3-Stereo

Au Niger, les 23 acteurs de la société civile incarcérés depuis le 25 mars dernier dans différentes prisons de la région de Tillabéry et qui devaient être jugés ce mardi 3 juillet, n'ont pas comparu devant le tribunal de grande instance hors classe de Niamey.

A la surprise générale des citoyens qui ont fait le déplacement au tribunal ainsi que de leurs conseils, les prévenus n'ont tout simplement pas été extraits des prisons, ce qui fait dire à Maître Boudal Mouloul Effred, un des avocats de la défense, qu'"il n y a pas que la justice dans ce dossier".

"Nous avons voulu savoir les raisons pour lesquelles ils n'étaient pas à l'audience et on nous a dit qu'il n y avait aucune raison. La seule qu'il y a c'est que certaines vérités ne sont pas bonnes à dire. Ce qui nous a convaincus qu'en réalité, le parquet n'était pas notre seul adversaire", déplore l'avocat.

 

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Devoir de dire le droit

La défense interpelle la justice nigérienne sur son devoir de dire le droit et de s'affranchir en arrachant son indépendance.
Maître Boudal Mouloul Effred poursuit : "Il y a une sorte de liquidation du système judiciaire. On veut mettre tout le monde dans le panier. Je pense que c'est aux magistrats de se lever contre une telle obstruction, parce que au-delà de tout, c'est à eux que profite l'indépendance de la justice."

Le procès a été renvoyé au mardi 10 juillet 2018. Les organisations de la société civile appellent à une mobilisation générale le jour du procès et projettent de manifester à nouveau d'ici là contre la loi des finances 2018 et la "confiscation des libertés fondamentales".