Détérioration des relations entre Arabie Saoudite et Iran
9 novembre 2017La rhétorique se durcit entre les deux capitales et leurs alliés.
Au Liban, le chef du Hezbollah chiite a déclaré que la démission du Premier ministre Saad al-Hariri samedi dernier était le fait de l'Arabie Saoudite, d'où sa décision a été annoncée.
Cet après-midi, les autorités saoudiennes ont appelé leurs ressortissants à quitter le Liban. Le président iranien Hassan Rohani ne mâche pas ses mots pour inviter l'Arabie Saoudite à à se méfier de la puissance de Téhéran : "Vous connaissez la place et la puissance de l'Iran dans la région. Des plus grands que vous s'y sont cassé les dents, vous n'êtes rien ! Les Etats-Unis et leurs alliés ont mobilisé leurs moyens contre nous et n'ont rien pu faire."
Affrontement par procuration
Riyad accuse de son côté les autorités iraniennes d'« agression militaire directe » après l'interception d'un missile tiré samedi dernier sur la capitale saoudienne. Un tir que l'Arabie Saoudite a immédiatement attribué aux rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran.
La guerre au Yémen, où l'Iran et l'Arabie Saoudite soutiennent des camps opposés, a fait 8.650 morts depuis 2015 et les Nations Unies s'inquiètent d'une possible famine. L'ONU appelle les parties en lice à permettre un accès aux populations qui vivent sous blocus.
Cité par Courrier International, l'éditorialiste Abderrahman al-Rached du quotidien saoudien Asharq al-Awsat résume ainsi la situation : « Comme personne ne souhaite l'affrontement militaire direct, renforcer les milices locales dans les pays en crise semble la seule voie possible ».
Le président français, Emmanuel Macron, vient d'annoncer son arrivée ce soir à Riyad pour des entretiens avec le prince héritier saoudien sur les crises au Yémen et au Liban.