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Crise centrafricaine : des camions bloqués à Garoua-Boulaï

Elisabeth Asen
21 janvier 2021

Près de 1.500 camions, dont ceux du Programme alimentaire mondial, sont immobilisés au Cameroun à la ville frontalière avec la République Centrafricaine.

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La Minusca alerte sur le "drame social et humanitaire que pourrait subir la population" avec ce blocage.
La Minusca alerte sur le "drame social et humanitaire que pourrait subir la population" avec ce blocage.Image : Elisabeth Asen/DW

Le blocage de camions de marchandises qui dure depuis près d'un mois est provoquée par l'insécurité qui réduit le trafic entre Douala et Bangui.

Lundi 18 janvier, l’attaque d’un convoi dans la localité de Zoukombo, dans l’ouest de la Centrafrique, a fait deux blessés graves. Les camions chargés de marchandises sont tombés en partie entre les mains des rebelles, malgré l'escorte de la Minusca. 

Ibrahim Chérif fait partie des camionneurs attaqués en Centrafrique. "Chaque camion a payé 100.000 francs CFA. Pour ceux qui n'avaient pas d'argent comme moi, nous avons vidé nos réservoirs de carburant, nous avons vendu l’essence afin de leur donner de l'argent. Il était près de minuit et tout cela se passait non loin de la base de la Minusca. Si on n'avait pas négocié, on serait mort à l'heure qu'il est", raconte le camionneur. 

Pour avoir la vie sauve et retourner à Garoua-Boulaï, il a dû négocier avec les rebelles.

>>> A lire aussi : Le conflit centrafricain crée une crise humanitaire en RDC

Trafic bloqué, les camions s’entassent à la frontière

Idriss Silimane et Abdou Bilal sont des transporteurs centrafricains. Cela fait un mois exactement qu'ils sont bloqués à la frontière loin de leur famille. Sans argent, leur quotidien est difficile.

Écoutez le reportage de notre correspondante.

"Comme vous pouvez le voir, nous dormons sous les camions. Ça fait un mois qu'on n'a pas de salaire, on vit de ce travail. On est bloqué, on ne sait pas comment faire. Un mois déjà loin de chez moi. Je ne sais même pas comment vont mes enfants, mes parents."

"Nous avons des petites rations que nos patrons nous envoient, ça nous permet de joindre les deux bouts en attendant que les choses se régularisent."

"Les vivres fraiches commencent à se décongeler"

Près de 1.500 camions de marchandises, pour la plupart frigorifiques, sont stationnés depuis un mois à Garoua-Boulaï à cause des attaques des groupes armés centrafricains.

Abdou Bilal est le délégué des transporteurs centrafricains. Il explique que " les vivres fraiches commencent à se décongeler. C’est une perte pour la société et c'est ça notre inquiétude. Il y a aussi nos frères en Centrafrique qui n'ont pas de quoi manger, ils sont en difficulté."

Plus de 40 camions chargés d’aide alimentaire, appartenant au Programme alimentaire mondial, sont également immobilisés, ce qui paralyse le soutien destiné aux déplacés internes en République centrafricaine.