Climat : Bruxelles présente une facture à 100 milliards
11 septembre 2009L'Europe est inquiète de l'impasse actuelle dans les négociations internationales sur le climat. Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Milband, a même prévenu qu'il existait "un danger réel " d'échec à Copenhague.
Certes, c'est une manière de faire monter les enchères à trois mois du sommet des Nations unies. Mais il y a malgré tout un réel soucis de Bruxelles et dans ces conditions, l'Europe a décidé d'avancer son propre plan : 100 milliards d'euros par an donc pour aider les pays pauvres à lutter contre le réchauffement climatique. "Les pays en voie de développement vont devoir réduire leurs émissions de gaz carbonique de 15 à 30% d'ici 2020", a déclaré le commissaire à l'Environnement, Stavros Dimas. "Il est clair que ces pays auront besoin d'une aide financière pour prendre les mesures nécessaires à ces objectifs ambitieux. Mais il ne s'agira bien sûr pas d'un chèque en blanc. Nous attendons des pays en voie de développement mais aussi des pays émergeants qu'ils contribuent à cet effort financier."
Responsabilité historique du Nord
Le financement de ces 100 milliards devra donc se partager entre d’un côté les pays pauvres qui devront mettre la main au portefeuille. Les bénéfices du marché d’échange du carbone serviront également. Enfin, la communauté internationale devra fournir le reste de la somme : 50 milliards au maximum, dont une quinzaine assumés par l’Union européenne.
Voilà pour les détails financiers mais ce plan, qui a certes le mérite d'exister, est encore loin de satisfaire les organisations écologistes. "Cette proposition est insuffisante", estime Elise Buckle, de l'ONG écologiste WWF (World Wide Fund). "Déjà la fourchette est quand même très large puisque pour la Commission européenne, c'est entre deux et quinze milliards d'euros. Donc il y a quand même beaucoup de marge. Mais là, c'est vraiment une question d'équité Nord-Sud puisqu'il n'y aura pas d'accord à Copenhague s'il n'y a pas suffisamment d'aide financière du Nord vers le Sud. En sachant que le Nord a une responsabilité historique en terme d'émissions de gaz à effet de serre."
WWF récalme notamment 110 milliards d'euros d'aide de la communauté internationale. Bruxelles, pour sa part, a proposé 50 milliards. Les négociations sont donc engagées et elles vont durer trois mois jusqu'à Copenhague.