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Ouverture du procès des tueries de Charlie Hebdo

Georges Ibrahim Tounkara
2 septembre 2020

Le procès des attentats djihadistes de janvier 2015 contre le journal Charlie Hebdo et une supérette juive, s'est ouvert ce mercredi à Paris. Ces attaques avaient fait 17 morts.

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Charlie Hebdo, journal satirique victime d'une attaque djihadiste en janvier 2015
Charlie Hebdo, journal satirique victime d'une attaque djihadiste en janvier 2015Image : Getty Images/AFP

Un procès qui s’est ouvert sous haute surveillance policière. 

Dans le box des accusés, onze des quatorze prévenus poursuivis par la justice française. Ils sont soupçonnés d'avoir apporté des contacts, un support financier ou logistique aux frères Saïd et Chérif Kouachi, et à Amédy Coulibaly, auteurs des tueries qui ont fait 17 morts, entre le 7 et le 9 janvier 2015 à Paris. 

Retour sur les faits : le 7 janvier 2015, en fin de matinée, les frères Saïd et Chérif Kouachi attaquent à Paris la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Il est 11 heures et 33 minutes. Le carnage dure moins de deux minutes. Douze personnes sont tuées et plusieurs grièvement blessées. Les deux meurtriers prennent la fuite.

Le lendemain, c’est Amedy Coulibaly, délinquant radicalisé en prison, qui tue Clarissa Jean-Philippe, une policière municipale. Le 9 janvier, il exécute quatre hommes, tous juifs, lors de la prise d’otages du magasin Hyper Cacher, une épicerie juive.

Si Amedy Coulibaly est mort sur place, lors de l’assaut policier, les frères Kouachi, eux, ont été abattus peu avant, après trois jours de cavale. 

Le rôle  joué par les 14 accusés 

Pour la justice, il s'agit d'établir la culpabilité des accusés dans ces attaques
Pour la justice, il s'agit d'établir la culpabilité des accusés dans ces attaquesImage : picture-alliance/abaca/B. Eliot

Dans  la salle d’audience à l’ouverture du procès, quelques survivants de ces attaques ainsi que des proches des victimes. 
Gala Renaud est la veuve de Michel Renaud, l’une des douze victimes de l'attaque de Charlie Hebdo :

" Beaucoup d'émotion évidemment. Ce n'est que le début, mais vous pouvez déjà sentir la tension. Je voulais voir les personnes dans le box des accusés pour savoir à quoi ils ressemblaient. A première vue, ils ont l'air de gens ordinaires, normaux, mais il faudra écouter ce qu'ils ont à dire. Je veux juste qu'ils répondent aux questions qui leur seront posées, quelles étaient leurs motivations, pourquoi cette complicité et pourquoi des innocents ont été tués".

Quel rôle ont joué les 14 accusés ? Que savaient-ils des attaques ? Jusqu'au 10 novembre, la Cour d'assises de Paris va s'efforcer d'établir le degré de responsabilité de chacun d'eux dans la préparation de ces  attentats. 

144 témoins, dont des rescapés de ces attaques, sont également attendus à la barre ainsi que 14 experts qui vont tenter de  déterminer le rôle des accusés et ce qu’ils savaient des attaques.

Janvier 2016, un an après ces attaques, la France rend hommage aux victimes à la place de la République
Janvier 2016, un an après ces attaques, la France rend hommage aux victimes à la place de la RépubliqueImage : Getty Images/AFP/T. Samson

Pas question d'abdiquer

Pour marquer l'ouverture de ce procès, Charlie hebdo  a republié ce mercredi, les douze caricatures de Mahomet, celles-là même qui avaient fait du journal la cible des djihadistes et provoqué des manifestations de colère dans plusieurs pays musulmans. 
"Nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais", a déclaré le directeur de l'hebdomadaire satirique.

Quant au président Emmanuel Macron, en visite au Liban, il a notamment défendu la liberté de blasphémer en France. "Je n’ai pas à qualifier le choix de journalistes. J’ai juste à dire qu’en France on peut critiquer des gouvernants, un président, blasphémer ", dit Emmanuel Macron.

Si onze des prévenus étaient présents dans le box des accusés, trois par contre sont visés par un mandat d’arrêt et jugés en leur absence. Ils seraient partis pour la zone irako-syrienne quelques jours avant les attaques de janvier 2015. Depuis, leur sort est incertain

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle