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"Ces tout-puissants qui chancellent"

Philippe Pognan5 septembre 2016

Nombre d'observateurs s'étonnent du comportement de certains hommes politiques en Afrique, qui en 2016 encore s'accrochent au pouvoir et considèrent que c'est une affaire de dynastie ... jusqu'à leur chute?

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Simbabwe Präsident Robert Mugabe
Image : Reuters/P. Bulawayo

Sous le titre: "Ces tout-puissants qui chancellent ", la taz, die taz relève qu'au Zimbabwe, un président de 92 ans ne veut pas quitter le pouvoir, qu'il détient depuis 36 ans déjà. Et cela bien qu'il ait mené son pays à la ruine. Au Gabon, une famille de potentats est installée depuis un demi-siècle dans le fauteuil présidentiel. De père en fils, on y profite très largement de la manne pétrolière, source jusqu'ici intarissable de gigantesques revenus. Au Zimbabwe, Robert Mugabe se voit maintenant confronté à une vague menaçante de protestations massives, certains des manifestants étant issus de son propre camp! Au Gabon, Ali Bongo Ondimba doit faire face à un vaste mouvement de colère et à des troubles après l'annonce de sa victoire officielle à la présidentielle, contre l'ancien chef de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping.

Simbabwe Harare gewaltsame Proteste gegen Präsident Mugabe
Violentes manifestations à Harare contre le président du Zimbabwe, Robert MugabeImage : Getty Images/AFP/Z. Auntony
neuer Präsident von Gabun
Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a remporté une victoire électorale très contestée contre l'opposant Jean PingImage : AP

Bref, ces deux systèmes de pouvoir en Afrique, au Zimbabwe comme au Gabon, sont très ébranlés. La communauté internationale ne sait trop comment réagir, car que de telles choses existent encore en Afrique n'est pas en conformité avec l'image que se fait la communauté internationale du continent.

Pour des observateurs extérieurs, il n'y a que deux sortes de pays en Afrique: d'un côté, ceux qui sombrent dans un chaos permanent et où rien ne tient très longtemps; de l'autre des Etats scintillants, en plein essor économique et où des réformateurs dynamiques construisent une société moderne.

Zimbabwe Proteste Robert Mugabe
A Harare, bien que durement réprimées, les manifestations deviennent de plus ne plus fréquentesImage : Reuters/P.Bulawayo

Mais le Zimbabwe et le Gabon font partie d'une troisième catégorie, méconnue celle-là: les pays en stagnation permanente. Rien ne progresse, mais les institutions et les bases économiques y sont trop stables pour une déliquescence spectaculaire de l'Etat, incluant guerre civile et vastes mouvements de population. Les maîtres de ces Etats sont tout-puissants et impunis. Ils ne vont pas assez bien pour progresser, et pas assez mal pour faire peur au reste du monde.

Gabun Libreville Regierungsgebäude Wrack Ausschreitungen
Dans la capitale gabonaise Libreville, des voitures incendiées devant un bâtiment gouvernemental témoignent des violencesImage : Getty Images/AP/J. Bouopda

Le Zimbabwe et le Gabon étaient autrefois les deux pays les plus riches de leurs régions respectives. Aujourd'hui, ils sont les plus figés. Mais, se console l'éditorialiste, il y a seulement une génération encore, ce genre de systèmes et de pays étaient la règle en Afrique. Aujourd'hui, ils ne sont plus qu'un anachronisme."

Gabun Libreville Ausschreitungen nach Wahlen
Foule en colère à LibrevilleImage : Getty Images/AFP/M. Longari

Autre thème lui aussi anachronique: Lucy, qui vivait en Afrique il y a plus de 3 millions d'années

Celle qui fut longtemps présentée comme la "grand-mère de l'Humanité" et la plus célèbre des australopithèques serait morte en tombant d'un arbre! C'est la dernière découverte de chercheurs…

Si Lucy n'est plus considérée aujourd'hui comme l'ancêtre direct de l'homme mais plutôt comme une "très ancienne cousine", elle n'a rien perdu de sa popularité…Depuis que, il y a 42 ans de cela , ses ossements ont été découverts, les experts discutent avec véhémence pour savoir si Lucy, il y a plus de 3 millions d'années, vivait encore dans les arbres comme les singes ou bien si elle marchait déjà sur ses deux jambes comme un humain, relève la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ses ossements pourraient aider à trouver la réponse, 40% de son squelette a survécu au temps passé depuis sa mort à l'âge de 25 ans.

Australopithecus afarensis Fossil Skelett Lucy
40% du squelette fossilisé de Lucy "l'australopithecus afarensis" sont conservésImage : Getty Images/D. Einsel

Découverts en 1974 par des chercheurs américains et français dans la région de l'Afar en Ethiopie -d‘où le nom d' "Australopithecus afarensis"-, les os de Lucy, ont été de nouveau examinés avec les dernières méthodes les plus modernes. En étudiant le fossile et les scans 3D l'anthropologue américain John W. Kappelman Jr. de l' Université du Texas à Austin aremarqué que l'humérus droit (l'os du bras) est cassé d'une façon inhabituelle pour un fossile. "Ce type de fracture survient lorsque la main touche le sol au moment d'une chute" ; selon le chercheur Lucy aurait étendu le bras pour essayer d'amortir sa chute, une analyse confirmée par des chirurgiens orthopédiques d'Austin.

D'autres fractures, à l'épaule gauche, à la cheville droite, au genou gauche, au bassin et à une côte, étayent cette thèse de la chute fatale, rapporte le quotidien de Francfort.

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C'est dans cette région de l'Afar en Ethiopie que vivait "Lucy" il y a plus de trois millions d'annéesImage : L. T. Wolde

En fait, Lucy, était à la fois bipède et arboricole. Âgée alors de 25 ans, elle mesurait environ 1 m 10, et pesait une trentaine de kilos. Elle a "probablement" chuté de plus de 12 mètres. Son squelette n'a jamais été changé de place, Lucy est restée là où elle est tombée il y a plus de 3 millions d'années. Un dernier diagnostique de l'anthropologue peut consoler les âmes sensibles: "La mort de Lucy est survenue rapidement."

En 2008 Lucy, engagée dans une vaste tournée des musées américains, avait fait un détour par l' institution de Kappelmann pour être scannée en haute résolution pendant dix jours sous toutes les coutures. Elle l'a été de nouveau en janvier de cette année à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne où est revenue la jeune australopithèque.